Colonel Louis de Séganville
1813 – 1815

Le Colonel de Séganville , chef de corps du 2ème Régiment de Hussards 1813 – 1815 [1]

 

Entête caligraphiée de ses états de service réalisée au 2ème Régiment de Hussards
(Base de la Légion d’Honneur)

Sources :

Dossier de la Légion d’honneur LH/2491/46 sur la base Léonore
Site de l’Assemblée Nationale
Biographie des hommes du jour … de Germain Sarrut (Googlebooks)

Données Biographiques

Entête caligraphiée de ses états de service réalisée au 2ème Régiment de Hussards
(Base de la Légion d’Honneur)

Louis de Séganville est né le 14 octobre 1776 à Lavaur (Tarn). Il est le fils de Thomas de Séganville (Docteur en médecine, maire de Lavaur) et de Marguerite de Voisins Lavernière.

Il s’engage comme soldat au 1er Bataillon du Tarn le 7 Floréal de l’An I (soit le 26 avril 1793) alors qu’il n’a pas encore 17 ans. Le 10 Prairial de l’An II (29 mai 1794) il est incorporé comme Chasseur au 22ème Régiment de Chasseurs à Cheval [2] régiment de chasseurs à cheval récemment formé le 6 septembre 1793 à partir de la cavalerie de la Légion des Pyrénées.

Brigadier-fourrier le 20 vendémiaire An IV (12 octobre 1795) il est à l’Armée d’Italie avec Bonaparte le 1er Vendémiaire An V (22 septembre 1796), et franchit rapidement les grades successifs de sous-officier : Maréchal-des-Logis le 20 Germinal An V (9 avril 1797) puis Maréchal-des-Logis-chef le 1er Floréal An V (soit le 20 avril, quelques jours après avoir été promu Maréchal-des-Logis) puis quelques mois après seulement Sous-Lieutenant le 28 Thermidor An V (15 août 1797).

Charge des Grenadiers à Cheval Marengo, 14 juin 1800

Promu Lieutenant le 16 Brumaire An VI (6 novembre 1797), il passe le 8 Nivôse de l’An VII (31 décembre 1799) au Grenadiers à Cheval de la Garde des Consuls qui se couvre de gloire à Marengo, il y charge derrière le colonel Bessières [3] :  » Le chef de brigade Bessières se porta à l’avant des terribles Grenadiers de la Garde, et exécuta une charge avec autant de vigueur que de valeur, pénétrant la ligne de cavalerie ennemie ; brisant les rangs ennemis et résultant dans une déroute massive.  » (Bulletin de l’Armée du 15 juin 1800)

Quelques mois plus tard, à partir du 1er Frimaire de l’An IX (22 novembre 1800), il est nommé aide de camp du même Bessières, devenu général, commandant en second de Murat de cette garde du Consul.

Capitaine dans les Grenadiers à Cheval de la Garde consulaire à compter du 10 Ventôse de l’An X (1er mars 1802) et participe notamment avec cette unité d’élite à la charge contre les Chevaliers-Garde de la Garde Impériale russe à la bataille d’Austerlitz le 2 décembre 1805. Il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 2 décembre 1803.

Le Général Bessières par Messonier

Le 16 mai 1806 il est Major au 1er Régiment de Chasseurs à Cheval et retrouve Bessières devenu Maréchal, commandant de la Cavalerie de la Garde Impériale, en tant qu’aide de camp le 13 février 1807.

Il est promu colonel à ce poste le 2 février 1808, fait chevalier de l’Empire avec majorat le 15 octobre 1809 (à Wagram) et baron de l’Empire le 14 février 1810 et fait la Campagne de Russie de 1812 à ses côtés. Le Maréchal Bessières se distingue, au cours de la campagne, en dégageant le quartier général de l’Empereur attaqué par huit mille cosaques, à Maloïaroslavets (24 et 25 octobre 1812).

Le 22 avril 1813, il prend le commandement du 2ème Régiment de Hussards avec lequel il s’illustrera notamment durant la Campagne de France en 1814 et pendant les Cent Jours.

Au moment où il prend le commandement, en 1813, les 1er et 2ème escadrons restent en Espagne à combattre contre les Anglo-Espagnols. Ils sont présents aux batailles et combats d’Alcala de Henares (20 avril 1813) de Vittoria (21 juin) de Nivelle (10 novembre), d’Aire sur Adour (2 mars 1814) et à Toulouse (10 avril 1814). Dans le même temps, les 3ème et 4ème escadrons combattent en Saxe contre les Prussiens, les Autrichiens et les Russes et sont présents à la bataille de Leipzig, dans la 15ème Brigade de Cavalerie Légère (général Ameil), 6ème Division de Cavalerie légère (général Fournier) du 3ème Corps de Cavalerie (général Arrighi, duc de Padoue)

Bataille de Montereau, 18 février 1814

A la fin de la guerre d’Espagne et de la Campagne de France, le 18 février 1814, à Montereau, les recrues du Capitaine Ducis, qui tiennent à peine en selle, chargent comme leurs aînés, bousculent les Wutembergeois et s’emparent des canons aux cris enthousiastes de « Vive l’ Empereur! « 

Le Régiment se reconstitue à Fontenay-le Comte sous la conduite du colonel Louis de Séganville, maintenu à son commandement (13 juillet 1814), et par ordre de Louis XVIII prend le nom de Hussards de la Reine : il est constitué avec les éléments de l’ex 2ème Hussards, les 4 premiers escadrons du 10ème Hussards et le 5ème escadron des éclaireurs de la Garde Impériale.

Pendant les Cent Jours, le 2ème Hussards, reprenant son numéro, est dirigé aux environs de Belfort où, sous les ordres du général baron de Rambourgt, commandant la 2ème Brigade de la 8ème division de cavalerie, le colonel de Séganville à la tête de trois escadrons du régiment donne les derniers coups de sabre de la campagne au combat de Sevenans, le 1er juillet 1815, où une charge brillante contre l’infanterie autrichienne permit de faire 600 prisonniers. Le régiment déplore un officier mort de ses blessures et deux officiers blessés.

Elu, le 16 mai 1815, suppléant à la chambre des Cent-jours par le 1er arrondissement de Lavaur, avec 16 voix (25 votants), contre 9 à M. Tréneuil, avocat, il siégea de suite, en remplacement de M. Corbière, qui avait opté pour le grand collège du même département. (Source Site Assemblée Nationale).

Au début de la deuxième restauration, comme tous les régiments de l’Armée Impériale, le 2ème Hussards fut licencié à Niort, le 24 novembre 1815, pour les 4ème et 5ème escadrons et le dépôt du régiment, le 30 novembre à Belfort, pour les trois premiers escadrons et l’Etat-major.

Mis en non-activité, puis à la retraite le 16 juillet 1823, Louis de Séganville est rappelé à l’activité, comme colonel, le 10 décembre 1830, il est promu maréchal de camp le 2 avril 1831, commandeur de la Légion d’honneur le 16 novembre 1832, et reçoit le commandement du département de Lot-et-Garonne.

Il est décédé le 1er octobre 1844 à St-Pierre (Tarn), à l’âge de 67 ans

Anecdote

La petite-fille de Louis de Séganville, Jeanne de Séganville, née en 1860, a épousé le 24 avril 1883 le Capitaine Auguste Carles de Carbonnières, futur chef de corps du même 2ème Régiment de Hussards de 1908 à 1914.

Descendance

Louis de Séganville, fils de Thomas de Séganville (Docteur en médecine, maire de Lavaur) Marguerite de Voisins Lavernière

Marié le 13 novembre 1807 avec Charlotte Germaine Julie Grandjean Delisle Faitpoul, décédée le 3 février 1870 à Lavaur (Tarn) dont :

  • Louis Henry Jules de Séganville, voir Légion d’honneur (Commandeur) 1817-1889 marié avec Marie-Adèle Nègre ? – 1904 dont :
    • Louis de Séganville, voir Légion d’honneur (Officier) 1859-1921 marié le 24 septembre 1888 avec Marie Louise Jourdan 1864- dont :
      • Anne de Séganville 1889
      • Marc de Séganville, Baron de Séganville 1892-1957
      • Jean Auguste Marie de Séganville 1897-1918
    • Jeanne de Séganville 1860- mariée le 24 avril 1883, Viviers-lès-Montagnes (Tarn), avec François Auguste Carles de Carbonnières, Colonel – Légion d’Honneur (Officier) 1854– Commandant du 2ème Hussards de 1908 à 1914.
    • x x
  • Pauline de Séganville 1821- mariée avec Achille de Blanquet du Chayla 1801-1850 dont :
    • Blanche de Blanquet du Chayla 1846-
    • Marguerite de Blanquet du Chayla 1849-1926 mariée le 21 septembre 1874 avec Paul de Boyer-Montégut 1836-1901 dont :
      • Robert de Boyer-Montégut 1875-
      • Marthe de Boyer-Montégut 1880-
      • Henriette de Boyer-Montégut
  • Blanche Victorine Julie Augustine de Séganville 1824- mariée avec Monsieur Dupont

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Note de bas de page

[1] – Vraisemblablement en tenue d’aide de camp du maréchal Bessières, alors qu’il était en principe rattaché au 1er Chasseurs – il porte les aiguillettes d’aide de camp sur l’épaule droite

[2] – La plupart des biographies trouvées font état du 22ème Régiment de Chasseurs à Cheval, ce qui semble logique au regard des origines de ce régiment (Armée des Pyrénées, Louis de Séganville s’étant engagé au 1er Bataillon du Tarn) mais son état des services sur la base de la Légion d’Honneur, établi alors qu’il commandait le 2ème Régiment de Hussards, semble indiquer 28ème Régiment de Chasseurs à Cheval.

[3] – Le Général Bessières est une « vieille connaissance » : Chasseur, le 1er novembre, dans la Légion de cavalerie des Pyrénées, devenue 22e Chasseurs à Cheval, il y franchit rapidement tous les grades de sous-officier puis d’officier. Élu capitaine au 22e Chasseurs, le 8 mars 1794. Confirmé, le 5 août. Fait les campagnes de 1794 et 1795 à l’armée des Pyrénées-Orientales. Passe en 1796 à l’armée d’Italie et se distingue, le 11 mai, au combat de Crémone. Nommé, le 5 juin, capitaine commandant des Guides de l’armée d’Italie par le général en chef Bonaparte. Se couvre de gloire à Roveredo où, le 4 septembre, avec six de ses chasseurs, il enlève deux canons à l’ennemi. Il est nommé chef d’escadrons sur le champ de bataille.

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