Selon le même ouvrage, cette idée inspiratrice de 1839 ne devait être reprise qu’après 1870. En 1872, le général de Cissey, ministre de la Guerre s’exprimait ainsi dans une circulaire :
« nos efforts doivent tendre surtout à raffermir et développer la valeur morale de l’armée, cette force qui est la plus sûre garantie de notre avenir et à laquelle ni le nombre, ni les moyens matériels, ni les perfectionnements de l’art de la guerre ne sauraient jamais suppléer. Un des moyens les plus efficaces, à mes yeux, d’atteindre cce résultat, c’est d’entretenir dans tous les corps le culte des traditions. »
Cette définition ne peut-elle s’appliquer parfaitement à ce qu’est et doit être une Salle d’Honneur ? Celle du 2ème Hussards, outre sa richesse, possèdait à Sourdun l’énorme avantage d’être dans le hall de la Tour PC, quotidiennement à la vue de tous. Ainsi, chaque visiteur se rendant à l’Etat-Major, ne pouvait passer sans la voir et l’admirer. C’est même dans cet espace qu’étaient accueillis les visiteurs « de marque », lors des visites et inspections, ce qui leur laissait le temps, autour d’un café, de s’imprégner d’emblée de « l’esprit Chamborant ».
Depuis l’installation à Haguenau, le Chef d’Escadrons (R) Massoni, qui a profité du déménagement pour dresser un inventaire des collections, travaille à la mise en valeur des souvenirs du 2ème Hussards dans le nouvel espace dévolu à cet outil de mémoire, de cohésion et d’esprit de corps.
Les vitrines de la Salle d’Honneur à Haguenau
Les vitrines de Sourdun ont été réinstallées à Haguenau et les collections mises en place par le Chef d’Escadrons (R) Massoni, officier traditions qui nous a fait parvenir ces photos.
Les vitrines de la Salle d’Honneur à Sourdun
Autrefois dans une salle du Mess officier et ouverte à l’occasion (notamment pour la visite systématique organisée au profit de chaque jeune recrue au bout de quelques jours, ou en tous cas avant sa présentation à l’Etendard), elle avait été transférée dans de magnifiques vitrines occupant tout l’espace du hall de la tour du Poste de Commandement du Régiment. C’est une chance que nous enviaient bien souvent nombre de nos visiteurs et que nous avions parfois tendance à oublier. Espérons que les conditions d’installation à Haguenau, si elles ne sont pas identiques permettront du moins de présenter au mieux ces richesses.[Note du Webmaster: commentaire écrit en 2008]
Quelques acquisitions, trouvailles ou dons d’anciens
La dernière lettre d’information nous faisait part des dernières acquisitions faites pour la Salle d’Honneur ou offertes par de généreux donateurs, nous vous les rappelons :
Insigne Escadron Motocycliste d’avant guerre
Le premier achat est un original de l’insigne de l’escadron motocycliste d’avant guerre qui, d’après nos spécialistes collectionneurs d’insignes, est vraiment une rareté (il existe des refrappes) et il s’est d’ailleurs échangé pour un bon prix 300 €. Il reste à trouver pour le mettre en valeur une photo d’époque pour faire a priori un encadrement le mettant dans le contexte, car c’est une pièce assez petite, de valeur mais pas très « visuelle ».
Fanion de chef de corps 2ème RH du Colonel Laurent
Le chef de corps nous disait ensuite […] avoir « raté » l’achat d’une pièce plus visuelle et qu’il [lui] aurait plu symboliquement d’acquérir parce qu’elle venait d’Orléans : le fanion de commandement du Colonel LAURENT (1953 – 1955) (ci-contre) mis aux enchères sur Internet, pour lequel [il] avait mis une enchère [assez importante] et une provision […] mais un malin en embuscade l’a « coiffé » à la dernière minute, il avait visiblement décidé d’y « mettre le prix » …. Comme « lot de consolation » le Chef d’Escadrons ® Massoni, qui est notre historien, et suivait cette affaire avec lui a généreusement offert à la Salle d’Honneur le képi de ce même colonel, mis aux enchères au même moment, ainsi qu’une caricature le représentant dans un insigne régimentaire, avec une devise adaptée.
Couverture du livret Chamborant années 50
Avec le très beau dolman et un vieux numéro de magazine dont la couverture présente un portrait du Lieutenant Nungesser, as de la chasse, avec son képi du « 2 », offerts par la Capitaine (H) Plancke au moment de la dernière réunion, la salle d’honneur continue à s’enrichir et nous nous en réjouissons.
En plus de ces pièces, le même Capitaine Plancke a déniché dans un lot de cartes postales anciennes d’une vente quelques magnifiques photos des années 20 du régiment. Celles-ci ont d’ailleurs fait le bonheur d’un escadron particulièrement bien représenté qui embellissait son hall d’entrée. Le Capitaine Plancke a de plus effectué un travail de recherche extrêmement pointu sur ces photos au compte fil et rédigé un compte rendu mettant en valeur au plan historique toutes ces richesses.
Outre l’exemple ci-dessous, nous les mettrons bientôt en ligne, tout comme le non moins savoureux petit livret de Chamborant offert par un autre ami du Régiment dont nous avons personnellement oublié le nom, qu’il nous excuse, le Régiment a bien enregistré son don, transmis alors à notre Officier Supérieur Adjoint de l’époque (et d’époque) le Capitaine Vigier. Il date du début des années 50 (d’après l’historique qu’y s’arrête au 1er décembre 1953) et était destiné aux soldats, leur rappelant outre les traditions, ce qu’est l’esprit Chamborant, les règles du service et de la discipline ainsi que le déroulement d’une journée type.
Le Chef d’Escadrons ® Massoni a également déniché au mois de mai 2008 pour le Régiment un magnifique fanion, a priori selon ses propres recherches celui du dépôt du 2ème Hussards, à Tarbes en 1939. On retrouve au centre du fanion le dessin d’un isard, exactement comme sur les insignes artisanaux réalisés à la même époque. Les galons dorés et argentés sont très frais, ce souvenir du régiment a été conservé à l’abri de la lumière. Ce fanion a été récupéré avec les soutaches (2ème RH), la barrette des rubans des décorations du titulaire (uniquement 14-18) et des galons de capitaine. Il n’y a aucune indication ou illustration sur l’autre face. Il reste maintenant à le financer … il faudra sans doute pour cela un accord des amicalistes pour engager des fonds du trésor (ou de ce qu’il en reste avant que nous ne relancions les cotisations).
[1] – Rapport du général Cubières, ministre de la guerre au roi, du 14 avril 1839
Les dernières trouvailles du CES © Massoni
Rien de ce qui concerne les hussards et ceux de Lauzun ou de Chamborant en particulier, ne semble échapper à l’oeil averti de notre historien … le chef d’escadrons © Massoni nous a adressé plusieurs document concernant des objets qu’il a acquis sur E-Bay, une mine d’informations et d’objets que nous nous empressons de vous faire découvrir au travers de ce site et dont certains sont appelés à rejoindre notre Salle d’Honneur
La première de ces trouvailles est un petit dessin (à la limite de la caricature) d’un capitaine du 2ème Hussards en tenue d’expédition, réalisé par le capitaine Maréchal, à Tlemcen, en mars 1845. Nos hussards d’Isly et de Sidi-Brahim trouveront là l’illustration parfaite de ce à quoi pouvait ressembler les officiers du Régiment sur cette Terre Africaine, y compris leurs chevaux dont celui de cette aquarelle est on ne peut plus arabe, comme celui du lieutenant Lyautey sur la photo où il servait à Chamborant en Algérie.
Toujours dans le domaine de la représentation de soldats du 2ème Régiment de Hussards que ne renierait pas le site spécialisé dans ces portraits militaires et notamment pour ses pages de hussards de la Troisième République mais à des époques et des moyens bien différents, nous avons reçu récemment :
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une miniature encadrée en médaillon d’un officier du 2ème Hussards durant la période Consulat, en tenue de sortie (avec manteau à retonde). Le document se trouve dans les archives russes ( ???!!)
… d’une époque plus récente, ci-dessous de gauche à droite :
– une photo prise chez un photographe de garnison chez qui il était d’usage de se faire « tirer le portrait ». Selon les inscriptions portées au dos, elle représente le hussard Berthier (Fernand ou Ferdinand ?) et a été prise le 6 janvier 1880.
– un autre tirage d’un hussard du 2ème vers 1890 avec des retouches manuelles pour les couleurs
– la photo d’un hussard anonyme enfin, prise entre 1900 et 1914. Celle-ci est tirée sur une carte postale ce qui permettait au soldat d’envoyer une photo à sa famille ou à ses ami(e)s. Le chef d’escadrons Massoni nous précise que, le plus souvent pour ce type de photo, le photographe proche du quartier, fournissait aux conscrits, l’uniforme (avec des numéros de col plus voyants), le sabre et les shakos (il y en a deux sur la console avec les plumets de sortie).
Enfin, simple curiosité, cette photo prise dans les rues de Strasbourg : Napoléon serait passé par cette rue en rejoignant la Grande Armée en 1805. Le Bicentenaire n’est pas passé inaperçu pour tout le monde (l’Etendard de Chamborant était d’ailleurs Place Vendôme avec tous les autres emblèmes pour célébrer cet événement).
Une photo d’un hussard du 2ème, prise à Senlis à partir de 1894 – le changement de tenue en 1900 n’est malheureusement pas une garantie pour la datation des photos de l’époque, mais le Chef d’Escadrons (R) Massoni pense néanmoins qu’elle a été prise entre 1894 et 1900.
Diplôme d’honneur du Président de la République attribué à un cavalier du 2ème Hussards en 1906. Le diplôme accompagne la remise de la médaille de bronze pour belles actions au cavalier de 2ème Classe Edmond, Emile Antheamme. Le Ministre de l’Intérieur de l’époque était Georges Clemenceau alias « Le Tigre ».
Fanion de commandement de chef de corps
Un collectionneur, avait fait appel au webmaster pour identifier un fanion qu’il détenait, avait repris contact avec lui car il souhaitait se défaire de cette pièce et la proposait au Régiment pour sa salle d’honneur, au sein de laquelle, en tant qu’ancien militaire lui-même, il trouvait qu’il trouverait sa meilleure place.
Il s’agit d’un fanion de chef de corps de l’époque post deuxième guerre mondiale, semble t’il, un peu le même modèle que celui du colonel LAURENT qui avait échappé à l’Amicale en 2006 /2007 sur E-Bay. Visible plus haut sur cette même page. L’Amicale, non pas pour des raisons d’argent, car il semblerait qu’elle en ait un peu de côté, mais faute de bureau légitimement élu, ne pouvait encore engager des dépenses :
Le 12 janvier 2009 la somme de 400 € que demandait le collectionneur (qui l’avait acquis pour 350 €) a été rassemblée en provenance de nombreux souscripteurs et le fanion remis symboliquement au chef de corps à Provins lors de la dernière prise d’arme, pour montrer l’attachement de l’Amicale à son Régiment en ces moments difficiles.