Le 2ème Régiment de Hussards pendant la guerre
et l’occupation allemande de 1939 à 1945
Textes du Chef d’Escadrons © Gérard-Antoine MASSONI, docteur en histoire
Les combats de la campagne de France (1939-1940)
La nouvelle de la déclaration de guerre surprend le 2ème Régiment de Hussards, Quartier Larrey à Tarbes, alors qu’il est en manœuvre dans la région. La réorganisation de l’Armée et sa mobilisation impliquent l’éclatement de plusieurs régiments, en cas de guerre, en un certain nombre de Groupes de Reconnaissance de Corps d’Armée (G.R.C.A.) ou de Groupes de Reconnaissance de Division d’Infanterie (G.R.D.I.)
Le 2ème Régiment de Hussards est au nombre de ces régiments, et donne naissance, avec ses noyaux actifs autour desquels se groupent les réservistes, aux corps suivants :
– G.R.C.A. 16, commandé par le lieutenant-colonel Abrial, affecté au 18ème Corps d’Armée.
– G.R.D.I. 23, commandé par le chef d’escadrons Halna du Fretay, et affecté à la 31ème Division de l’Infanterie Alpine.
– G.R.D.I. 29, commandé par le chef d’escadrons de Rolland, formé à Saintes, et affecté à la 35ème Division d’Infanterie.
– G.R.D.I. 39, commandé par le lieutenant-colonel de Fontanges jusqu’au 14 mai 1940, puis par le lieutenant-colonel Roman-Amat à partir du 2 juin 1940, et affecté à la 36ème Division d’Infanterie.
– G.R.D.I. 71, commandé par le chef d’escadrons Massacrier, formé à Saintes, et affecté à la 1ère Division de l’Infanterie Coloniale.
– G.R.D.I. 74, commandé par le lieutenant-colonel Roman-Amat, puis à partir du 17 décembre 1939, par le chef d’escadrons Carmejane-Vesc, et affecté à la 4ème Division d’Infanterie Coloniale.
– G.R.D.I. 80, commandé par le lieutenant-colonel de Lestapis, formé à Saintes, et affecté à la 1ère Division d’Infanterie Marocaine.
Enfin, le 25 mai 1940, le dépôt du 2ème Hussards a envoyé aux armées le 55ème escadron provisoire de cavalerie, commandé par le Capitaine Vanier. Après la constitution des groupements de reconnaissance ci-dessus, le dépôt de cavalerie n° 18 est crée à Tarbes, quartier LARREY, le 2 septembre 1939. Il a donné naissance à un certain nombre d’escadron, qui ont servi à alimenter en personnel et en matériel les unités aux armées.
Pour être complet, nous nous efforcerons de suivre la vie de chacun de ces groupes de reconnaissance pendant la campagne 1939-1940, et d’en résumer l’histoire.
1 – Le G.R.C.A. 16.
Formé à Bordères-sur-Adour, le G.R.C.A. 16 est embarqué par voie ferrée pour Ligny-en-Barrois. Il reçoit le baptême du feu à Waldweistroff en Lorraine, puis gagne courant octobre la tête de pont de Montmédy. Le 10 mai, il pénètre en Luxembourg et y combat pour retarder l’avance allemande à Etables, Buzenol et Montquintin. Il prend part ensuite à la défense de la tête de pont de Montmédy jusqu’au soir du 10 juin, où il est chargé de la protection du décrochage et du repli dans la zone du bois d’Inor, puis sur la ligne Haramont-Jivry. Dans la nuit du 11 au 12, il reçoit l’ordre de rallier le 18ème Corps d’Armée près de Bar-sur-Aube, à quelque 250 kilomètres de là. Au cours de ce mouvement, il est dissocié. Désormais, ses éléments motorisés et ses éléments à cheval ne se regrouperont plus. Le groupement motorisé rejoint le 18ème Corps d’Armée, et défend le repli des troupes françaises sur l’Aube, ce qui lui coûte cher en blessés et en tués, dont deux officiers, les lieutenants Bentejac et Touton. Après quoi, d’autres missions lui incombent au cours de la retraite, qui le conduiront à la capture par l’ennemi. Pendant ce temps, les escadrons à cheval livrent jusqu’à l’Armistice des combats retardateurs ; ils chevauchent ainsi jusqu’à Sion-Vaudémont. Après un dernier combat violent, les rescapés tentent de se frayer un chemin dans les troupes ennemies. Ils n’y parviennent pas et tombent entre leurs mains.
Le 16ème GRCA ayant hérité du Chef de Corps et de la portion principale du 2ème Hussards se considérait comme le continuateur direct du Régiment. L’écusson de pointe devrait être bleu foncé et argent au lieu de noir et or. C’est seulement en 1972 que l’Ecole de Saumur a fait procéder au tirage de cet insigne resté à l’état de projet en 1940. (Collection salle d’honneur 2ème Hussards.)
2 – Le G.R.D.I. 23.
Le G.R.D.I. 23 est formé en partie à Tarbes (Etat-Major et éléments à cheval) et en partie à Carcassonne (éléments motorisés). Les deux groupes se concentrent à Pierrelatte, dans la Drôme. Le G.R.D.I. 23 est affecté à la 31ème Division d’Infanterie Alpine de Montpellier, destinée au front des Alpes ; il y reste jusqu’à la fin de septembre. Il s’embarque alors à Gap à destination de la région de Belfort. Il quittera la Haute Savoie en février pour le secteur de Rohrbach, en Lorraine, tenant les avant postes à Waldhouse et Geudesberg. C’est là que, le 12 mai, il subit une violente attaque d’Infanterie, précédée d’un bombardement non moins violent.
Dessin de l’insigne du 23e GRDI porté pendant la campagne 39-40. La tête de cheval représente l’escadron hippomobile et la couronne d’engrenage les éléments motorisés.
A la fin du mois de mai, la 31ème D.I. est relevée et envoyée dans la Somme. Le G.R.D.I. 23, éléments hippomobiles par voie ferrée, éléments motorisés par la route, vient à nouveau se regrouper à Marseille-en-Beauvaisis, d’où il gagne la région de Blangy, afin d’y barrer la ligne de la Bresle et du Liger. C’est là qu’il se bat défensivement jusqu’au 18 juin, y subissant des pertes sérieuses. Mais l’attaque allemande sur la Somme a percé le dispositif. Les grandes unités de l’aile touchant à la mer sont séparées du gros, parmi elles la 31ème D.I. avec son G.R.D.I. 23. Il en résulte jusqu’au 10 juin une série d’engagements très violents au cours desquels les divers éléments du G.R.D.I. 23 séparés se battent individuellement à Saint-Laurent en Caux, à Doudeville, à Bondeville, à Biville. Les 10 et 11 juin, ils couvrent le flanc droit de la 31ème D.I. qui se replie. Enfin, le 12 juin, le G.R.D.I. 23, protège, à Veulesles-Roses, l’embarquement de quelques détachements français et anglais. Mais quand les survivants parviennent à leur tour sur la plage pour s’y embarquer, il n’y a plus de navires alliés, et ils sont faits prisonniers.
La croix de guerre 1939-1940 avec palme pour une citation à l’ordre de l’Armée fut décernée au G.R.D.I. 23 après ces combats.
3 – Le G.R.D.I. 29.
Le G.R.D.I. 29, formé dans la banlieue de Saintes, débarque en Lorraine à Salmbach avec le 35ème D.I. et assure des reconnaissances sur la Lauter. Il fait mouvement sur la région de Wasselonne, Verdun. Lors de la retraite, il mènera toute une série de combats retardateurs du 11 au 15 juin, à Binarville et Vienne-le-Château (Marne). Le 16 juin à Belrain (Meuse), il se bat à l’aile gauche de la 35ème D.I. qui a mission de protéger la retraite des éléments de la XXIème Armée, mission que le groupement exécutera de façon admirable. Il contient l’ennemi sur l’Aire et se replie sur Baudremont (Meuse). Les derniers combats se déroulent les 19 et 20 juin à Saulxerotte (Meurthe-et-Moselle).
Insigne du 29e GRDI porté pendant la campagne 39-40.
4 – Le G.R.D.I. 39.
Le G.R.D.I. 39, formé dans la banlieue de Tarbes, à Aureilhan, suit le sort de la 36ème D.I., division d’active du 18ème Corps d’Armée. Débarqué dans la région de Clermont en Argonne, il est, le 1er octobre, sur la position fortifiée et tient, en avant de cette position, les avantpostes dans le secteur de Sierck-Apach, sur la rive droite de la Moselle. Au cours des divers engagements, il se conduit de telle façon qu’il reçoit, le 8 novembre, les félicitations du Général Freydenberg, commandant le corps colonial (ordre général n° 5 du 8 novembre 1939).
Le 13 mai, il est au repos dans la région de Mailly, où il apprend l’offensive allemande, et reçoit l’ordre de départ pour le secteur du front où l’ennemi a percé. Le 16 mai dans la matinée, le groupement, que commande provisoirement le capitaine Licart, tient le Chesne, et y reçoit un bombardement aérien. Pendant toute la journée, les Chamborant tiennent en outre sous le feu la berge du canal des Ardennes, interdisant toute progression ennemie. Ils resteront en première ligne jusqu’au 28 mai, puis seront relevés pour être placés en deuxième échelon.
L’ennemi attaque violemment sur tout le front de l’Aisne. Après des heures de combat acharné, l’attaque progresse et atteint les deuxièmes lignes. Une contre-attaque, à laquelle participent des éléments du G.R.D.I. 39, parvient non seulement à colmater la brèche, mais encore à regagner la plus grande partie du terrain perdu. Mais après deux jours de lutte sanglante, la 36ème D.I. décroche, sous la couverture du G.R.D.I. 39, sous les ordres du Lieutenant-colonel Roman-Amat qui conduit le combat à pied. Le groupement de reconnaissance se battra très brillamment à Vézelise le 20 juin, et terminera la campagne aux environs de Thuilley-aux Groseilles.
Dessin de l’insigne du 39e GRDI porté pendant la campagne 39-40.
5 – Le G.R.D.I. 71.
Le G.R.D.I. 71, formé à Saintes appartient à la 1ère D.I.C., stationnée en temps de paix sur le territoire de la 18ème région. C’est aussi une grande unité de couverture, formée d’éléments européens et sénégalais. Après un passage dans la région d’Avesnes, la 1ère D.I.C. passe en Lorraine avec la charge de l’organisation et de la défense de la tête de pont de Montmédy. Elle y est encore lors de l’attaque allemande. Le G.R.D.I. 71 prend part aux combats en avant de la position, puis à la défense de cette position.
Sitôt que l’ennemi a réussi à percer à Sedan, la 1ère D.I.C. est appelée pour colmater le front. Dès le 14 mai, les cavaliers et les coloniaux de la 1ère Division passent à la contre-attaque dans la région de Beaumont-en-Argonne dans les forêts de Dieulet et de Jaulmay. Les 9 et 10 juin, ils subissent l’attaque ennemie dans la région de Beaufort et réussissent à s’y maintenir. Puis c’est la retraite, le 71er GRDI en garde aux abords de St Dizier est refoulé sur Montier en Der le 14 juin. L’escadron porté est capturé à Pange le 17 juin ; l’escadron motorisé est capturé le 19 juin à Chattellenot ; les derniers combattants sont capturés entre le 21 et 23 juin à Vaudémont.
6 – Le G.R.D.I. 74.
Le G.R.D.I. 74 appartient à la 4ème Division d’Infanterie Coloniale, formée d’éléments européens et sénégalais, destinés à la couverture. A la fin de septembre, le G.R.D. 74 est au nord de Bitche et pénètre en territoire ennemi. Après la relève, il suit sa division sur le Rhin, dans la région de Sélestat-Barr, puis remonte en ligne en Lorraine, où il tient les positions avancées pendant plusieurs semaines. Après l’attaque allemande du 10 mai et la percée du front, la 4ème D.I.C. est jetée sur la Somme pour y constituer un nouveau front. Le G.R.D.I. 74 se bat alors sur la Somme, en amont d’Amiens. Il s’agit d’abord de réduire les têtes de pont lancées par l’ennemi sur la rive gauche de la Somme, puis, le 5 juin, de supporter le choc de l’offensive lancée depuis Amiens. Du 5 au 7 juin, la Résistance ne faiblit pas, mais à partir de la nuit du 7 au 8, il faut se résigner à la retraite et de rivière en rivière, de coupure en coupure, les cavaliers du G.R.D.I. 74 combattent en éléments retardateurs jusqu’au 24 juin.
7 – Le G.R.D.I. 80.
Le G.R.D.I. 80, formé à Saintes, n’a reçu du 2ème Hussards que ses escadrons motorisés et son escadron à cheval, formé de spahis marocains. La Division Marocaine, à laquelle il est rattaché, ne quitte le Sud-Ouest qu’en novembre, en direction de la frontière de Belgique, où elle demeure jusqu’au 10 mai. Lors de l’attaque allemande, elle prend position à marche forcée, en trois étapes épuisantes, dans la région de Gembloux, où elle s’installe définitivement en même temps que se présentent les avant-gardes allemandes. Le G.R.D.I. 80 a sa large part dans la victoire défensive de Gembloux, puis, le 16 mai, combat en retraite, protégeant le repli de sa Division, se battant encore sur la Scarpe, puis autour de Lille. Le G.R.D.I. est alors dissocié ; tandis que les éléments à cheval et une partie des éléments motorisés sont englobés dans les combats autour de Lille, une autre partie des motorisés peut s’embarquer à Dunkerque, gagner l’Angleterre et rentrer en France, où elle est encore engagée dans les derniers combats du 15 au 23 juin.
Il ne reste plus qu’à signaler la part prise aux derniers engagements dans la région parisienne et sur la Seine par le 55ème escadron formé à Tarbes en mai 1940, pour connaître l’histoire des Chamborant au cours des combats de mai-juin 1940.
IX. L’Armée d’Armistice (1940-1942)
Le 2ème Dragons est réformé le 1er août 1940 et change sa dénomination pour celle de 2ème Hussards le 9 août 1940, sous les ordres du colonel du Bois de la Calande. Il occupe le quartier de Larrey à Tarbes jusqu’à la dissolution de l’Armée de l’Armistice le 25 novembre 1942. A la suite de cette décision, le colonel Desazard de Montgaillard, chef de corps, successeur à cette fonction du colonel Boutaud de Lavilléon, écrira son célèbre ordre du jour :
Premier insigne modèle 1941 dessiné par l’artiste-peintre Lamotte qui appartenait alors au régiment. En 1946 le bureau de la Symbolique Militaire refusera l’homologation car le Lion d’émail noir sur champ d’émail bleu et marron viole une des règles fondamentales de l’art héraldique : «Métal sur émail, émail sur métal»
Tarbes, 7 décembre 1942.
A mes officiers. Nous avons obéit aux ordres du Maréchal jusqu’au sacrifice le plus dur. La honte qui nous a été imposée ne saurait demeurer sur notre étendard. L’emprise de l’ennemi se resserre ; les possibilités pour nous de reprendre les armes sur le sol de France s’évanouissent. Demain, peut-être, je ne serais plus libre. Le Colonel du 2ème Hussards ne se rend pas, même sur un ordre. Je me porte garant de l’honneur du Régiment et du vôtre. C’est à ce titre seul que je prends aujourd’hui la décision de passer en Afrique pour me battre. J’ai sollicité des ordres. Je n’en ai reçu aucun. Je demeure donc votre Colonel, et je vous donne l’ordre de servir chacun là où vous aurez le sentiment de faire le mieux. Ralliez à moi, là-bas pour les uns, ici pour les autres, le jour de la délivrance. Après les outrages qu’il nous a fait subir, l’Allemand demeure pour le moment l’ennemi qu’il faut vaincre. N’oubliez jamais de demeurer des soldats.» Le colonel Desazard de Montgaillard, passé en A.F.N avec de nombreux cadres et hussards du régiment, prit le commandement du 5ème Régiment de Chasseurs d’Afrique, véritable retour aux sources car ce régiment, fut crée en 1887 avec les 3ème, 4ème et 5ème escadrons du 2ème Hussards. L’insigne du 5ème RCA porte naturellement le lion des Chamborant en son milieu. 194530 Dans le même temps, de nombreux officiers, gradés et cavaliers de l’ex-2ème Hussards entrèrent dans la composition des maquis de la Résistance, et notamment dans le Corps Franc POMMIES (C.F.P) qui devint le 49ème R.I. en 1945 [1]. Ce corps franc prendra part au combat pour la libération de Tarbes. Au moment de la parution de l’ordre du jour du Colonel de Montgaillard, l’étendard avait déjà quitté le Régiment, ainsi qu’il en appert d’une lettre du Chef d’escadrons Spitzer au Colonel de CosseBrissac, alors directeur du Service Historique de l’Armée de Terre, lettre datée de Tarbes le 10 juillet 1958.
Ce document vaut d’être cité, au moins en partie :
«Mon Colonel,
Lors de l’entrée des Allemands en zone dite libre, le 11 novembre 1942, j’ai offert au Colonel BOUTAUD de LAVILLEON, commandant le 2ème Régiment de Hussards, où je servais en qualité de Major, de sortir du quartier Larrey, à Tarbes :
– l’Étendard du Régiment ;
-les nombreux souvenirs de la salle d’honneur ;
– des documents militaires ;
– des documents personnels du Colonel de Lavilléon.
L’Étendard fut conservé à mon domicile, pendant l’occupation, puis remis à la Subdivision Militaire des Hautes-Pyrénées à Tarbes, le 11 décembre 1944, suivant les prescriptions de la note de service n° 235-R3 du 8 novembre 1944 de Monsieur le Général commandant la 17ème Région Militaire.
Les souvenirs de la salle d’honneur du 2ème Hussards, dont un inventaire avait été remis à la Subdivision Militaire des Hautes-Pyrénées, ont été également conservés chez moi pendant l’Occupation, puis placés dans une pièce de bibliothèque de garnison, et, lorsque le 2ème Hussards a pu avoir une garnison stable, Orléans, une correspondance a été engagée avec le Colonel Salesse-Lavergne, commandant le Régiment, pour leur retour dans cette ville. Ils ont été remis, au complet, au Capitaine Deturbet, le 17 mars 1948 (2 camions)…».
C’est au même Major Spitzer que l’on doit la conservation des journaux de marche des groupes de reconnaissance issus du 2ème Hussards à l’époque de la mobilisation, journaux de la campagne 1939-1940.
Sans lui, on serait bien en peine de reconstituer l’historique et les campagnes du Régiment pendant la 2ème Guerre Mondiale.
Le 19 décembre 1944, le 1er Régiment de Cavalerie de Bigorre prendra le nom de 2ème régiment de Hussards. Il est constitué d’éléments très divers : corps francs de la « Montagne Noire » du commandant Sévenay, maquis de Lorris et du Charolais, anciens éléments du 2ème Hussards, etc… Le Régiment sera grossi d’une partie du 3ème Régiment de Hussards et du 9ème Régiment de Dragons pour former le Régiment de Reconnaissance de la 36ème Division d’Infanterie ; il quittera la ville de Tarbes le 22 février 1945 pour occuper la zone de cantonnement dans la banlieue nord, où il restera jusqu’à la fin mai 1945.
Entre temps, le 8 avril, le colonel O’Neil, chef de corps, présentait aux Chamborant, au cours d’une prise d’armes sur les Allées Nationales à Tarbes, devant la statue du Maréchal Foch et le quartier Larrey, l’étendard du 2ème Hussards qu’il avait reçu des mains du Général De Gaulle à Paris, le 2 avril.
Le Régiment ne restera pas à Tarbes. Après la livraison du matériel américain le 20 avril 1945, notamment en armement léger et en Jeeps, il ira s’installer à Cagnes le 2 juin 1945. Puis, le 21 septembre suivant, la 36ème Division d’Infanterie sera mise à la disposition du Général commandant les troupes d’Occupation. Début octobre, le 2ème Régiment de Hussards partira pour le pays de Bade, et sera dissout une nouvelle fois le 20 février 1946 en Allemagne.
[1] Le 49ème RI porte sur son drapeau la mention « Résistance Languedoc-Pyrénées – 1944 ».
Général Marcel CERONI
Le Général Marcel CERONI, comme il l’évoque dans son article ci-dessus, combat en 1940 dans les chars puis sert au 2ème Hussards à Tarbes, dans l’Armée d’Armistice. Il fait partie de ces cadres qui choisissent de poursuivre la lutte sur le sol national au sein de la Résistance. Il commanda une 1/2 brigade (environ 750 hommes) au maquis au sein de ce corps franc et est l’auteur de livres sur cette période dont il s’est efforcé de maintenir la mémoire :
Histoire du Corps Franc Pommiès – 49ème R.I. :
– Tome I , « La Clandestinité » 260 pages publié en 1980
– Tome II, « La Lutte Ouverte » 630 pages publié en 1984.
Ces deux tomes, ont été réédité en 2007 et certains extraits publiés, avec son autorisation, ont permis de réaliser un site très intéressant dédié au Corps Franc Pommies.
Le Général Marcel Céroni, décédé le 7 juillet 2012 dans sa 98ème année était :
– Grand-officer de la Légion d’Honneur (16/10/1996)
– Grand-croix de l’Ordre National du Mérite (J.O. du 24/12/2005)
– Médaille de la résistance
– Croix de guerre 39 – 45 ; Médaillé de la Résistance
– Croix des Théâtres d’opérations Extérieurs
– Croix de la valeur militaire
Il totalisait 14 titres de guerre dont 9 citations (trois à l’ordre de l’Armée) et 3 blessures.