Le 1er Escadron de Recherche « LE TEXEL »

Mission Organisation

Motard du 1er EscadronLe 1er Escadron de Recherche arme des Patrouilles blindées de Recherche dans la Profondeur (PRP) et s’est spécialisé, dans le cadre des « mandats » permettant au régiment de s’adapter en permanence à la réalité des théâtres d’opérations extérieures, dans l’infiltration de patrouille moto ou mixte en mode découverte.

En effet, si les grands principes de la recherche et de l’acquisition de renseignement restent les mêmes, il n’est pas toujours possible d’engager une patrouille sur un objectif très précis en terme de localisation. Ainsi, les patrouilles moto, outre la fait qu’elle peuvent être mises en place par moyens aéromobiles ou faire l’objet d’un déplacement « stratégique » pour économiser le potentiel plus faible de la moto, offrent une grande souplesse dans la zone mission qu’elle permettent de quadriller plus facilement qu’avec un VBL lourdement équipé. La patrouille mixte permet d’alléger les motards qui n’emportent que le minimum pour leur mission le VBL offrant en plus l’énergie nécessaire pour les transmissions et servant de nourrice à essence pour compenser la plus faible autonomie des motos.

Si la moto est difficile à piloter, notamment de nuit avec les intensificateurs de lumière et du fait de son chargement, elle offre en revanche de bonnes capacités de déplacement en sous-bois, est relativement discrète à bas régime et se camoufle très aisément.

Outre les motos qui sont des moyens spécifiques dont seul le 1er Escadron dispose, il ne s’agit en aucun cas d’une spécialisation particulière, mais d’une expertise destinée à être partagée le mieux possible avec les autres escadrons, le capitaine commandant étant l’échelon de synthèse destiné à tirer les enseignements au profit du Bureau Renseignement Opérations instruction et du Centre d’Instruction Spécialisé du Renseignement, selon le processus du Retour d’expérience (RETEX) et pour les expérimentations de matériels nouveaux destinés à favoriser les missions dans ce mode d’action particulier

Historique du nom de tradition

Prise du Texel par Louis Mozin

L’histoire de la prise de la flotte hollandaise dans les eaux glacées du Texel a souvent été très controversée, l’objet n’est pas d’en faire ici une polémique, la controverse est souvent venue du fait que, notamment dans cette période troublée de la Révolution, les régiments étaient souvent créés ou reconstitués à partir d’escadrons venant d’autres régiments, d’où bien des confusions ou revendications plus ou moins volontaires. Si le 2ème, le 5ème, le 6ème et le 8 revendiquent tous ce fait d’armes unique en son genre, les historiens, et les témoignages (voir récit ci-dessous) s’accordent à dire que seul le 1erEscadron du 8èmeHussards y participa. Le Chef d’Escadrons (R) Gérard-Antoine MASSONI du 2ème Hussards, docteur en histoire avec une thèse Histoire d’un régiment de cavalerie légère Le 5ème Hussards de 1783 à 1815 dont il est un ancien, et auteur de la plaquette historique du Régiment s’accorde lui même à le préciser dans l’historique du 2ème en cours de finalisation. L’essentiel est bien de faire vivre cette tradition de hussards le plus longtemps possible, le 8ème étant dissous et ayant dans le contexte actuel peu de chances de revivre un jour, souhaitons longue vie au Texel et pour couper court à toute polémique, votre webmaster va même emprunter le récit de ce fait d’arme à l’excellent site de l’amicale de nos « frères » du 8ème dont il est allé il y a déjà bien longtemps (1993) chercher l’étendard et les fanions avec le 2ème lors d’une bien triste cérémonie.

Le TEXEL, 23 janvier 1795

Source site de l’Amicale des anciens du 8ème Hussards

Prise de la flotte au Texel

Sous les ordres du général Delmas, la division du centre occupe le Nord de la Hollande. Pichegru profite du froid intensif de l’hiver précoce pour pousser activement son offensive. Impraticable en été, la Hollande couverte d’eau n’était plus qu’une vaste plaine solide. Les cours d’eau, lacs, marais et bras de mer sont gelés. Les chariots et l’artillerie peuvent progresser sans danger. Une partie de la division sous les ordres du général Salme progresse sur Amsterdam et les villes du Nord. Le 2ème janvier, le général Pichegru apprend que la flotte hollandaise est prise dans les glaces entre le Helder et les côtes de l’île du Texel. Il ordonne au général Winter à la tête de avant-garde, comprenant le 1er escadron du 8ème, du 3ème bataillon de tirailleurs, des 3ème et 5ème chasseurs à pied et d’une fraction du 8ème bataillon d’artillerie, de se diriger rapidement sur Haarlem. La ville est prise après une courte résistance. Alkemer est atteint. Un détachement est de suite envoyé sur le Texel, à dix lieues, sous les ordres du commandant Lahure, composé du 3ème bataillon de tirailleurs transporté en voitures requises, du 1er escadron du 8ème hussards (capitaine François Christophe) et de la 4ème compagnie du 8ème régiment d’artillerie légère. Par une nuit obscure et dans une neige épaisse, la troupe se dissimule derrière les dunes du canal de Madsdiep.

« Le spectacle était surprenant de voir ces chevaux efflanqués, au poil bourru, montés par des hussards, aux pelisses vertes à tresses blanches, chaussées et rapiécées ou en manteau pour ceux qui avaient la chance d’en posséder, pantalons de cheval de toutes teintes, ayant en croupe ces fantassins en habit court, trottinant prudemment sur cette mer solide, autour des murailles de bois garnies de canons muets » . Souvenirs du lieutenant général Baron L. J. Lahure.

Au point du jour, les hussards, dont les sabots des chevaux sont enveloppés de linge afin d’éviter les glissades, prennent les tirailleurs en croupe, investissent les dunes glacées bordant le bras de mer entre l’île du Texel et le port de Helder. Ils sommèrent les marins, surpris par tant d’audace, de se rendre. Après des pourparlers, la flotte se rend sans conditions, le 23 janvier 1795. Quatorze vaisseaux de ligne, quelques navires marchands et huit cent cinquante canons sont capturés, ainsi qu’un bâtiment anglais qui faillit s’échapper ayant creusé un chenal dans la glace. Un détachement de hussards lui coupa la retraite.

Une cantinière, la mère Catherine, qui prit part aux guerres de 1792 à 1803, témoigne de ce fait d’armes :

« Il faut dire, petit, qu’il faisait un froid noir. C’était de la glace à perte de vue et à une demi lieue de nous bien immobiles, empêtrés dans les glaçons, il y avait quatorze vaisseaux de guerre hollandais et un tas de bateaux marchands. … Je venais d’allumer mon feu pour préparer le café de la compagnie quand j’entendis un remue ménage. C’était le commandant Lahure avec une centaine de hussards qui venaient demander à notre capitaine un nombre de tirailleurs égal à ses cavaliers pour les faire monter en croupe derrière eux… Le froid était tel que deux des hussards tombèrent de cheval. Et Lahure, à mi- voix : Jamais ils n’iront jusqu’au bout. Mon commandant, lui dis-je, j’ai un petit tonneau d’eau de vie, du shiedam comme ils l’appellent dans leur patois de Hollande. C’est chaud, ça gàtte le gosier. En voulez-vous pour votre escadron et pour vos hommes. Vous me paierez lorsque vous reviendrez de là-bas. Et mon petit tonneau n’a pas fait long feu, hussards et fantassins n’ont pas mis un quart d’heure pour le vider, et à ma santé encore. Vingt minutes après, l’escadron était en face des bateaux et les tirailleurs grimpaient à bord, comme des chats, le sabre aux dents. La flotte se rendait aux Français, tout cela à cause de mon tonneau de genièvre » .

La France récupère à cette occasion 14 vaisseaux de ligne et 850 canons.

Une vente sur le thème du Texel

Catalogue Osenat – Texel

Catalogue OSENAT

Catalogue OSENAT

Les trois représentations de ce fait d’armes unique, figuraient à l’inventaire du commissaire priseur de Fontainebleau « Vente Osenat » au cours d’une vente napoléonienne qui s’est déroulée au printemps 2009. La couverture du catalogue de l’exposition est d’ailleurs composée d’une représentation de cet événement.

L’oeuvre principale est une huile sur toile de Louis MOZIN (1806-1862).  » Prise de la flotte Anglo-Batave, arrêté par les glaces dans les eaux du Texel pendant l’hiver de 1795 « . Cette oeuvre est dans un beau cadre en bois sculpté et stuc doré, portant un cartouche dans la partie supérieure et mesure 1,69 x 1,45 m. La toile a été estimée entre 15 000 et 20 000 € (prix de départ). Le webmaster n’a pas eu de nouvelles d’un mécène éventuel depuis… et ne sait pas où, ni à combien, sont parties ces oeuvres ! …

… la gravure était un peu plus à portée avec une estimation à 2 000 €, quant au foulard (Hermès) il avait été ajouté au catalogue pour l’assortiment de l’ensemble, mais n’était pas en vente.

Un escadron du 8ème Hussards au Texel par R. Desvarreux Musée de l’Empire (Salon de Provence)

Prise de la flotte hollandaise en 1785

Prise flotte hollandaise 1785 au Texel par Antoine Morel-Fatio 1810-1871 (Musée de l’Armée)