Le 2e Escadron de Recherche

« SIDI BRAHIM »

Mission Organisation

Guidage aéronef en Afrique

Le 2ème Escadron de Recherche arme des Patrouilles blindés de Recherche dans la Profondeur (PRP) et s’est spécialisé, dans le cadre des « mandats » permettant au régiment de s’adapter en permanence à la réalité des théâtres d’opérations extérieures, dans la désignation de cible au profit de la troisième dimension (3D).

En effet, les patrouilles du 2ème Hussards étant infiltrées dans la profondeur du dispositif de l’adversaire et de par la nature même de leurs missions sur les centres déterminant intéressant le commandement au titre du renseignement, sont les mieux placées pour frapper ces objectifs, qu’ils soient prédéterminés ou d’opportunité. La formation et surtout l’entretien et le suivi des qualifications des chefs ou adjoints de patrouille susceptibles de faire intervenir des moyens 3D exige est à la charge du 2ème Escadron, ce qui ne veut pas dire que les chefs de patrouille et adjoints qualifiés Contrôleur Aérien Avancés ou Illuminateurs Laser servent tous dans cette unité.

Fanion Sidi Brahim

Fanion Sidi Brahim

Au contraire, les moyens 3D étant de plus les seuls susceptibles d’intervenir dans la profondeur pour sortir une patrouille qui se serait faite repérer d’un mauvais pas, la totalité des chefs de patrouille et adjoint sont formés lors de leur stage de formation au sein du Centre d’Instruction spécialisé renseignement du Régiment aux techniques de base de prise de contact et désignation d’objectifs au profit des moyens de l’Armée de l’Air ou de l’ALAT. Les successeurs du Hussard Nungesser, As de la Première Guerre Mondiale, à la rescousse de leurs camarades du 2, quoi de plus naturel.
Les stages de formation des officiers et sous-officiers au CFAA (Centre de Formation à l’Appui Aérien) de l’Armée de l’Air à Nancy sont réguliers, le personnel qualifié guide le plus souvent possible et l’entretien de ces qualifications est un objectif permanent du Bureau Renseignement Opérations Instruction du Régiment. Les contacts avec les unités de la Force Aérienne de Combat sont réguliers et chaque exercice régimentaire « Chamborant » est l’occasion de mettre en oeuvre ces savoir-faire. Tous les chefs de patrouille sont formés dès le stage initial à la procédure ECAS (Emergency Close Air Support), procédure permettant de désigner des onjectifs à des avions de façon extrêmement simplifiée pour pouvoir notamment se dégager.

 

 

Les commandants d’unité de Sidi-Brahim

… CNE…
1965-1967 CNE ROZIER de LINAGE
… CNE …
? – 1969 CNE MARTIN
… CNE de LAPORTALIERE
197.-1979 CNE Bruno CUCHE
… CNE …
1981-1983 CNE Patrick CHANOINE
1983-1985 CNE Aymar de CAMAS
1985-198. CNE VANKEYMEULEN
198.-1991 CNE Jacques MAGUIN
1991-1993 CNE Jérôme GEFFROY de VILLEBLANCHE

1993-1995 CNE Didier FONTORBE
1995-1997 CNE Philippe de GESTAS de LESPEROUX
1997-1999 CNE GAUTHIER
1999-2001 CNE Bruno PORTELLI
2001-2003 CNE Vincent CHABERT
2003-2005 CNE Renaud ALIX
2005-2007 CNE Hubert BRUMEL-JOUAN
2007-2009 CNE Didier SUGNY
2009-2011 CNE Cédric BISSERIE
2011-2013 CNE Etienne GUENZI
2013- CNE BODIN

Le webmaster a pour l’instant établi cette liste selon les souvenirs de ses deux séjours à Chamborant, enrichis de contribution régulière d’anciens Chamborant, toute nouvelle contribution, même partielle, des anciens d’Orléans ou de Sourdun sera la bienvenue, contactez le par mail, merci.

La situation sécuritaire et celle des opérations dans lesquelles le régiment est engagé empêche pour le moment de mettre à jour ces tableaux.
Les noms sont gardés en mémoire pour une publication ultérieure éventuelle

Historique du nom de tradition

Le 2ème Hussards a participé comme bien d’autre régiments de métropole et d’autres régiments de hussards à la conquête de l’Algérie et le nom d’ISLY 1844, inscrit sur la soie de son Etendard en est le symbole le plus tangible. Mais si Isly reste une grande victoire sur Abd El Kader, il est un autre combat, dont l’issue ne fut pas aussi joyeuse, mais tout aussi glorieuse, celle du combat de Sidi Brahim, au cours duquel, le 2ème Escadron périt presque entier au côté des Chasseurs d’Orléans et en particulier de son 8ème Bataillon.

Le récit du combat

Source : SHD – Service Historique de la Défense  erreur 404 : https://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/04histoire/dossierdushd/chasseurs/sidibrahim/histoire.htm

Sidi-Brahim

Le combat des Hussards du 2ème Hussards à Sidi Brahim Bureau du chef de corps 2ème RH

Djemmaa Ghazaouet, 26 septembre 1845, fin de journée… Seize hommes blessés et épuisés sont recueillis par la garnison venue à leur rencontre: il s’agit du caporal Lavayssière, de quatorze chasseurs et du hussard Nataly. On les écoute. Ils racontent leur marche terrible de trois lieues sous le soleil de plomb, constamment harcelés par les Algériens contre lesquels ils ont dû lutter à la baïonnette, car il y avait longtemps qu’ils n’y avaient plus de munitions. Ils étaient près de quatre-vingt, formés en carré, les blessés au centre dont l’épuisement obligeait à de fréquents arrêts lentement, environnés d’ennemis, vers Djemmaa Ghazaouet qu’il leur fallait atteindre à tout prix.

Leur fatigue était immense, mais surtout la soif les torturait, lorsqu’ils parvinrent dans le lit de l’oued Mersa, à deux mille mètres de leur objectif. De l’eau, enfin ! Ils se jetèrent sur elle, mais les hommes de la tribu des Ouled Ziri les attendaient et ce fut un carnage. Déjà blessés, le capitaine de Géreaux et le lieutenant de Chappedeleine ont été tués les premiers… Seuls seize personnes ont survécu.

"Hussard

Hussard du 2ème Escadron du 2ème Hussards par Begnini

Tout a commencé le 21 septembre… Depuis le début du mois, l’émir Abd el-Kader, du Maroc où il s’est réfugié, a entrepris de soulever les tribus algériennes dont beaucoup, sur la frontière, se sont ralliées à la France. Ce jour là, le caïd Trari, sous prétexte d’appeler les Français au secours, entraîne en réalité les troupes françaises dans un piège. Commandant les troupes basées à Djemmaa Ghazaouet, le colonel de Montagnac prend la tête d’une petite colonne destinée à lui porter secours : soixante cavaliers du 2ème hussards (chef d’escadrons Courby de Cognord) et 350 chasseurs du 8ème Chasseurs d’Orléans (chef de bataillon Froment-Coste), le tout avec six jours de vivres. La troupe part le jour même à vingt-deux heures et bivouaque à quinze kilomètres environ à l’ouest de Djemmaa Ghazaouet.

Le 22 au matin, Trari oriente Montagnac vers le sud-est et la troupe campe après huit kilomètres, vers 13 heures, le long de la piste, en pleine campagne. A ce moment, quelques cavaliers arabes sont visibles sur les crêtes qui barrent l’horizon à l’ouest. On échange à distance les premiers coups de feu.

Gravure des combats de Sidi-Brahim

Gravure des combats de Sidi-Brahim

Le 23 à l’aube, Montagnac décide de se porter vers le petit parti de cavaliers ennemis aperçu la veille. Il laisse à la garde du bivouac, le commandant Froment-Coste, le capitaine de Géreaux et des éléments de sa compagnie – la 8ème – de carabiniers, le capitaine Burgard et sa 2ème compagnie. Puis, il se porte vers l’ouest avec l’escadron de hussards, les 3ème , 6ème , 7ème compagnies et 3ème escouades de la 8ème compagnie du 8ème bataillon de Chasseurs. Ils font alors environ quatre mille mètres vers l’ouest lorsque, des crêtes environnantes, surgissent cinq à six mille cavaliers, menés par Abd el-Kader en personne et qui fondent sur la petite colonne.

Les hussards chargent, Courby de Cognard est blessé, mais les cavaliers sont submergés et bientôt anéantis (un escadron du 2ème Régiment de Hussards garde fidèlement la tradition et le souvenir de ces combattants tombés non loin du marabout de Sidi-Brahim, aux côtés de leurs camarades du 8ème Chasseurs d’Orléans). Les trois compagnies de Chasseurs forment alors le carré et tentent de faire face. Au milieu d’elles, Montagnac est tué. On charge par compagnie pour se dégager. Cette lutte va durer trois heures, avant que, disloquées et dispersées, les unités du 8ème d’Orléans ne succombent entièrement sous le nombre.

Officier du 2ème Escadron du 2ème Hussards à Sidi-Brahim par Begnini

Officier du 2ème Escadron du 2ème Hussards à Sidi-Brahim par Begnini

Averti au bivouac par le maréchal des logis Barbue du 2ème Hussards, le commandant Froment-Coste, auquel Montagnac demande des renforts, se précipite avec la 2ème compagnie vers le combat qui se déroule à quatre kilomètres de lui. Il ne fait pas deux mille mètres, lorsque les Algériens, qui ont vu son mouvement sur ce terrain dégagé, l’interceptent, l’entourent et donnent l’assaut… Froment-Coste est tué, le capitaine Dutertre, adjudant-major, est fait prisonnier… La lutte est acharnée mais brève et, bientôt, il ne reste plus qu’une douzaine de chasseurs que l’adjudant Thomas, au moment de tomber aux mains de l’ennemi, exhorte à se battre jusqu’au bout sur les corps de leurs officiers.

Après un vain essai de se porter au secours de ses compagnons de la 2ème compagnie, le capitaine de Géreaux, qui a la responsabilité du bivouac, assiste impuissant à la lutte sans issue de cette unité qui se déroule à deux kilomètres de lui. Puis, il prend consience qu’au moment où son tour sera venu de supporter tout le poids de l’attaque adverse, il ne pourra rien faire dans ce terrain plat et inadapté à la défensive.

A mille mètres de là, vers l’est, se dresse cependant le petit édifice de la Kouba du marabout de Sidi-Brahim, flanquée de quelques figuiers et entourée d’un mur de pierres sèches. C’est là que Géreaux décide de s’installer pour se battre en attendant du secours. Il rameute alors ce qui reste de sa compagnie, ainsi que les trois escouades de la 3ème compagnie, avec le caporal Lavayssière, qui sont à la garde du troupeau et des bagages et fournissent les grands gardes : soit environ quatre-vingt fusils.

Bataille de Sidi-Brahim par Gaspard Gobaut (1814-1882) Musée Condé - Chantilly

Bataille de Sidi-Brahim par Gaspard Gobaut (1814-1882) Musée Condé – Chantilly

La matinée s’achève, le mouvement est rapidement exécuté dans la chaleur accablante de ce début d’après-midi. Il n’échappe pas à Abd el-Kader dans cette grande plaine inondée de soleil, où tout se voit à grande distance. L’émir espère sans doute écraser facilement les restes de la colonne française, mais ses troupes vont se heurter, pendant trois jours et trois nuits, à la résistance des quatre-vingt Chasseurs.

Dans l’après-midi du 23, les Algériens se massent autour de la Kouba et donnent l’assaut. Les harcèlements sont permanents, les vivres et les munitions s’épuisent mais, malgré; le manque d’eau, les Chasseurs ne cèdent pas. Dès le début, le capitaine de Géreaux a fait confectionner un drapeau tricolore de fortune pour attirer l’attention de la colonne de Barral qui, avec le 10ème Bataillon de Chasseurs d’Orléans, opère non loin à partir de Lalla Marnia. Non sans attirer le feu de l’ennemi, Lavayssière, aidé du chasseur Strapponi, hisse le drapeau au sommet d’un figuier qui se dresse près du Marabout… et là, dans la lunette qu’il a emprunté au capitaine de Géreaux, il voit la colonne Barrel, attaquée à son tour, s’éloigner dans la plaine (on saura plus tard que le commandant d’Exea du 10ème, était d’avis d’aller de l’avant).

Sidi-Brahim Mort du Capitaine Dutertre

Sidi-Brahim Mort du Capitaine Dutertre

Les hommes d’Abd-el-Kader vont dès lors tout faire pour faire céder la résistance inattendue que leur opposent les Chasseurs retranchés dans le marabout de Sidi-Brahim. Par trois fois, ils les somment de se rendre. A la première sommation, Géreaux répond que ses Chasseurs et lui préfèrent mourir. A la seconde, assortie de menaces contre les prisonniers, il répond encore que ses Chasseurs et lui sont à la garde de Dieu et attendent l’ennemi de pied ferme. A la troisième, Géreaux, blessé, ne peut répondre lui-même. Lavayssière s’en charge et ayant emprunté le crayon du capitaine, écrit : M… pour Abd el-Kader ! Les Chasseurs d’Orléans se font tuer mais ne se rendent jamais. Après les sommations viennent les menaces et bientôt les exécutions. C’est d’abord le capitaine Dutertre, fait prisonnier le 23, qui, amené devant la murette, crie à ses camarades : Chasseurs, si vous ne vous rendez pas, on va me couper la tête. Moi, je vous dis, faites-vous tuer jusqu’au dernier plutôt que de vous rendre. Quelques instants plus tard, à des fins d’intimidation, sa tête tranchée est promenée autour de la Kouba, bien en vue de ses défenseurs.

Le Clairon Rolland, survivant de Sidi-Brahim

Le Clairon Rolland, survivant de Sidi-Brahim

Ce sont alors les prisonniers des combats précédents qui sont traînés de même, les mains liées. Couchez-vous !, hurle Lavayssière, qui fait aussitôt déclencher une fusillade sur l’escorte d’Abd el-Kader qui se trouvait à proximité, atteignant même l’émir à l’oreille. Enfin c’est le clairon Rolland qui, aux mains de l’ennemi, reçoit l’ordre sous menace de mort, de sonner la retraite. Il s’avance et vient, à pleins poumons sonner la charge

Les jours passent et la résistance ne faiblit pas. Les secours n’arrivant pas, Géreaux, de plus en plus affaibli mais qui a gardé le commandement, se rend compte que la situation est sans issue. Il décide de tenter une percée et d’essayer de regagner Djemmaa Ghazaouet, à près de quinze kilomètres de là. Le caporal Lavayssière qui, depuis le début s’est révélé un homme d’action exceptionnel, prend le commandement du détachement car les officiers (Géreaux, Chappedeleine, Rozagutti), tous blessés, ne sont plus en état d’assurer cette mission.

Sidi-Brahim le Marabout et les chasseurs

Sidi-Brahim le Marabout et les chasseurs

 

Le 26 septembre à l’aube, on escalade la face nord de la Kouba, on bouscule les petits postes arabes complètement surpris et, formé en carré, les blessés au centre, la troupe se met en marche dans la plaine sous le soleil qui monte. L’épreuve va durer toute la journée… On connaît la suite et l’issue douloureuse de cette marche épuisante qui va connaître un dénouement tragique dans le lit de l’oued Mersa, à 2 kilomètres de Djemmaa Ghazaouet.

 

 

Dans la journée du 26 et les jours qui suivent quelques rescapés de la colonne Montagnac parviendront à rejoindre Djemmaa Ghazaouet. Plusieurs succomberont à leur épuisement et à leurs blessures.

Dès le début, le nom de Sidi-Brahim connut un retentissement extraordinaire. Ce qui frappa, ce fut la volonté collective, la cohésion de cette troupe, l’accord intime et la communauté de réaction des cadres et des Chasseurs dans leur farouche résistance à la faim, à la soif à la chaleur, aux menaces, témoignant d’un état d’esprit bientôt connu comme l’esprit Chasseur

Ce fut aussi l’extraordinaire autorité d’un simple caporal, bel exemple pour ses successeurs, dénotant la qualitéd’une instruction et d’une formation morale.Les restes des héros de Sidi-Brahim furent rassemblés à Djemmaa Ghazaouet (Nemours) dans le Tombeau des Braves, ils furent ramenés en France en 1962 et déposés dans le musée des Chasseurs au château de Vincennes en 1965. Ils y reposent encore aujourd’hui.

Le tombeau des braves à Nemours (Algérie)

Le tombeau des braves à Nemours (Algérie)

Le tombeau des braves dans la crypte du Château de Vincennes

Le tombeau des braves dans la crypte du Château de Vincennes

Traditions de l’Escadron

Hussard de 1ère classe Djemmaa mascotte de Sidi-Brahim

Hussard de 1ère classe Djemmaa mascotte de Sidi-Brahim

L’escadron, dans la tradition de l’Armée d’Afrique, a également une mascotte qui l’accompagne fidèlement dans les prises d’armes. La première fut acquise à l’époque du Capitaine de Gestas, ses frasques donnèrent lieu à quelques tensions avec les escadrons dont la chèvre allait dévaster les plates bandes amoureusement entretenues pas certains adjudants d’unité (selon certaine sources la caisse du Bois de l’Arrière-Cour dû faire face à des dépenses vétérinaires pour « réparer » la coquine quelque peu malmenée …).

Depuis plusieurs années, c’est une deuxième mascotte, le Hussard de 1ère Classe Djemmaa (en référence aux combats de Djemmaa Ghazaouet) qui tient ce rôle. Elle fait notamment une apparition remarquée lors des cérémonies nationales à Vincennes.

Insigne de la FNAC

Insigne de la FNAC

Le 2ème Escadron du fait de cette participation aux combats de Sidi-Brahim participe en effet aux cérémonies organisées par la Fédération Nationale des Anciens Chasseurs (FNAC) au tombeau des Braves au Château de Vincennes chaque année. Il chante comme les Chasseurs la Sidi-Brahim et même un refrain adapté dont la première strophe du refrain est En avant ! Petit Escadron !

​La Sidi-Brahim

I
Francs chasseurs, hardis compagnons
Voici venir le jour de gloire
Entendez l’appel du clairon
Qui vous présage la victoire
Volez, intrépides soldats
La France est là qui vous regarde
Quand sonne l’heure du combat
Votre place est à l’avant garde !

II
Quand votre pied rapide et sûr
Rase le sol, franchit l’abîme
On croit voir à travers l’azur
L’aigle voler de cime en cime.
Vous roulez en noirs tourbillons,
Et parfois limiers invisibles
Vous vous couchez dans les sillons
Pour vous relever plus terribles !

Refrain
En avant ! braves bataillons !
Jaloux de votre indépendance
Si l’ennemi vers nous s’avance
Marchons, marchons, marchons,
Serrons les rangs !
Mort aux ennemis de la France ! (bis)

III
Aux champs où l’Oued Had suit son cours,
Sidi-Brahim a vu nos frères
Un contre cent lutter trois jours
Contre des hordes sanguinaires
Ils sont tombés silencieux
Sous le choc, comme une muraille
Que leurs fantômes glorieux
Guident nos pas dans la bataille !

V
Surprise un jour frappée au coeur,
France, tu tomberas expirante.
Le talon brutal du vainqueur
Meurtrit ta poitrine sanglante.
Oh France, relève le front
Et lave le sang de ta face,
Nos pas bientôt réveilleront
Les morts de Lorraine et d’Alsace.

IV
Héros au courage inspiré ;
Nos pères conquirent le monde
Et le monde régénéré
En garde la trace féconde.
Nobles aïeux, reposez-vous,
Dormez dans vos couches austères,
La France peut compter sur nous,
Les fils seront dignes des pères !

VI
O Morts, nous vous avions promis
De libérer le territoire.
Ils sont chassés, les ennemis,
Nous vous apportons la Victoire,
Sous vos lauriers, dormez en paix
Face au vaincu qui nous regarde,
C’est au bord du Rhin, désormais,
Chasseurs, que nous montons la garde.