Colonel Paul Carrelet
1868 – 1870

Le colonel Paul CARRELET, chef de corps 1868-1870 porte sur son dolman la légion d’honneur, la médaille de la campagne au Mexique et la croix d’officier de l’ordre de Notre Dame de Guadalupe (Mexique)

Biographie due au site Military-photos.com

Médaille commémorative de l’expédition du Mexique

Croix d’officier de l’ordre de Notre Dame de Guadalupe

Né le 11 janvier 1821, c’est le fils du général Carrelet, général bonapartiste qui participe au coup d’Etat de 1851. Saint Cyrien en 1841, il est nommé Sous Lieutenant le 1er avril 1843 au 9ème cuirassiers. Muté au 3ème Lanciers en 1844, il est nommé Lieutenant en 1846, puis Capitaine en 1849.

Le 20 mai 1859, il est nommé Chef d’Escadrons au 5ème chasseurs, puis le 24 décembre 1859, il est muté au 12ème régiment de chasseurs. N’ayant pas encore eu l’occasion de faire campagne, ni de quitter la France, cette mutation va accélérer sa carrière. Il rejoint tout d’abord son nouveau régiment en Algérie en janvier 1860 et est décoré par l’Empereur le 12 septembre à Alger lors de la visite du souverain.

Mais c’est la campagne du Mexique qui va le révéler. Carrelet est en effet désigné pour commander l’escadron du 12ème Chasseurs envoyé outre Atlantique pour former le 2ème régiment de marche, composé de deux escadrons du 12ème Chasseurs et de deux escadrons du 3ème Chasseurs d’Afrique. Embarqué le 24 août 1862, le régiment arrive à Vera Cruz après une traversée mouvementée qui voit la mort de nombreux chevaux. A la tête de cette troupe, il va exécuter de nombreuses mission de reconnaissances du corps expéditionnaire qui entame sa marche vers Puébla et il a de nombreuses occasions de se distinguer.

 

L’expedition du Mexique, sous le commandement de Jurien de la Gravière – gravure de L’Illustration 1862

En particulier le 22 mars 1863 au combat de Cholula, où trois escadrons du régiment mettent en déroute environ 200 cavaliers mexicains.

Le combat de Cholula dans l’historique du 12ème Chasseurs

Source Site Military-photos.com

Le 22 mars à Cholula, le général de Mirandol emmène les escadrons du 3ème Chasseurs d’Afrique et un de ceux du 12ème Chasseurs en reconnaissance dans la plaine pour rassurer la population des villages.

L’étendard du 1er Chasseurs d’Afrique décoré à la suite de la bataille de San Pablo del Monte en 1863

Le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique s’empare d’un étendard mexicain à San Pablo del Monte

« Nous passâmes à San Bernardino et à Ixtingo-Tchicana, où les indiens nous firent bon accueil. Puis nous gagnâmes Cholula, ancienne ville sainte des Aztèques, où s’était réfugiée une parte de la population de Puebla. L’animation était grande en raison du marché. Le général nous forma en bataille sur la place et autorisa quelques hommes à mettre pied à terre pour acheter des provisions. Soudain des coups de feu partent d’une petiteéminence qui domine la ville. Nous sautons à cheval et nous partons au galop sur ce mamelon où nous ne trouvons personne. Le colonel envoya en tirailleurs les pelotons de MM Compagny et Plessis et nous entendîmes presque aussitôt le bruit des coups de feu qu’ils échangeaient avec l’ennemi. Le général s’engagea et nous ordonna de le suivre dans un chemin creux qui nous dissimulait, mais dont les berges élevées nous empêchaient de voir. A peine y étions-nous, que nos deux pelotons revenaient au galop, poursuivis par le régiment des lanciers de Durango. Instinctivement, chacun faisant faire un à droite à son cheval et l’enlevant d’un bon au sommet du talus, nous nous trouvâmes en face de l’ennemi, qui s’avançait sur trois lignes et s’arrêta surpris par notre apparition soudaine. Malgré le désordre où nous avait mis le mouvement, nous chargeâmes aussitôt à fond la première ligne, qui fit demi tour, jeta le désordre dans la seconde qu’elle entraina, et dans la poursuite, nous pûmes même atteindre des cavaliers de la troisième ligne, bien qu’elle se fut repliée sans nous attendre. Lorsque nous nous ralliâmes, après avoir chassé devant nous les Mexicains pendant six kilomètres, nous pûmes nous rendre compte de l’importance du succès. La cavalerie ennemie qui appartenait au corps de Comonfort, se composait de trois régiments ; en première ligne, les lanciers de Durango, en deuxième et en troisième, un régiment de carabiniers. Le sol était jonché de cadavres et de blessés, parmi lesquels se trouvait le colonel des lanciers rouges. Nous avions fait de nombreux prisonniers, et nous ramenions un grand nombre de chevaux harnachés avec des armes de toutes espèces. Nos pertes ont été de 3 tués et de 19 blessés. » (historique du régiment)

Le lieutenant-colonel Paul Carrelet au Régiment des Chasseurs de la Garde 1866 – Source www.military-photos.com
Photo Dupré (Compiègne)

Le lieutenant-colonel Paul Carrelet au Régiment des Chasseurs de la Garde 1866 – Source www.military-photos.com Photo Dupré (Compiègne)

Puis une seconde fois à San Lorenzo, le 8 mai 1863, en support du siège de Puebla, la division du général Bazaine met en déroute l’armée de secours mexicaine. Lors de l’engagement, la cavalerie contribue à couper la retraite de l’ennemi et à capturer 24 canons, 60 voitures chargées de vivres et de munitions et 1500 prisonniers. Carrelet y gagne la croix d’officier de la Légion d’Honneur.

Promu Lieutenant Colonel en juin 1864, Carrelet est muté au 2ème régiment de Chasseurs qu’il rejoint en France, puis au régiment des Chasseurs de la Garde en 1866. C’est dans ce poste prestigieux qu’il est photographié dans une pose presque romantique, avec ses belles décorations ramenées du Mexique. (Cette photo est celle qui figure dans la galerie des chefs de corps du 2ème Régiment de Hussards (visible en haut de page), celle ci-contre, de bien meilleure qualité, est celle du site Military-photos.com)

Promu Colonel le 28 octobre 1868, Carrelet est mis à la tête du 2ème régiment de Hussards qu’il va conduire au feu en 1870 et avec lequel il charge à Mars La Tour en août 1870. Il a un cheval tué sous lui lors de la charge. Fait prisonnier à la capitulation de Metz, il revient en France pour participer aux opérations contre la Commune de Paris.

Les combats du 2ème Hussards en 1870

Source Site Wikipédia

En 1870, le 2ème Hussards appartient avec le 7ème Hussards à la 1ère Brigade (général de Montaigu) de la division de cavalerie (général Legrand) du 4ème Corps (général de Ladmirault). Bivouaquant à Thionville, le régiment participe dès le 27 juillet 1870 à une forte reconnaissance armée (3 escadrons) en Allemagne : après avoir franchi la frontière à Sierck-les-Bains et occupe le village de Perl, détruisant les installations télégraphiques.

Charge de Gravelotte – Image d’Epinal

La division Legrand est engagée aux combats de Boulay le 9 août, de Borny le 14 août, de Gravelotte le 16 août sous les ordres du colonel Carrelet. Dans cette dernière bataille, elle participe à la plus grande charge de cavalerie de toute la guerre devant Mars-La-Tour. Vers 18h, la brigade Montaigu charge le 13ème Dragon du Schleswig-Holstein et le traverse avant d’aborder la 11ème Brigade prussienne (von Bardy) composée du 13ème Uhlans du Hanovre, du 19ème Dragons d’Oldenbourg et deux escadrons du 4ème Cuirassiers de Westphalie, renforcée du 16ème Dragons du Hanovre et du 10ème Hussards de Magdebourg. Le général Legrand charge à la tête du 3ème Dragons, bientôt renforcé par la brigade du général de France (Lanciers et Dragons de la Garde).

Le 2ème Hussards déplore 23 officiers tués ou blessés sur 32 et 83 hommes hors de combat à l’issue de ce combat de cavalerie qui a vu s’opposer 2900 cavaliers allemands à 2500 français sans véritable résultat. Après les combats de Saint Privat (18 août), enfermé avec l’armée de Metz, le 2ème contribua à plusieurs sorties, et se distingua notamment à Sainte-Barbe (30 août), Servigny-les-Sainte-Barbe (31 août) et Sainte Ruffine (28 septembre). Le 2ème Hussards qui a sacrifié ses chevaux pour atténuer la disette de la population messine, mérite le titre attribué par le général de Cissey de « 5ème régiment d’infanterie de sa division ». Le 27 octobre 1870, le Régiment fut compris dans la reddition de la place, mais de nombreux officiers s’évadèrent pour reprendre le combat.

Après la guerre il est promu Général de brigade (1873), puis Général de Division (1879), inspecteur de cavalerie. Retiré du service actif en 1886, Grand officier de la Légion d’Honneur, il meurt quelques mois plus tard.

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