Dossier relatif à l’adoption du béret brun-marron
au 2ème Régiment de Hussards
Cette page est la transcription du dossier de relance du béret brun-marron tel qu’il a été transmis par la voie hiérarchique quelques mois après l’interdiction de port émise par cette dernière. Le dossier consistait essentiellement en une remise à jour des dossiers précédents et s’appuyait sur des directives et des inspections effectuées à Chamborant souvent plusieurs années auparavant. Il est notamment à noter que si la réalisation n’avait pas vu effectivement le jour, le béret brun-marron faisait partie des traditions listées par l’Inspection de l’Arme Blindée et Cavalerie pour le 2ème Hussards lors d’un recensement de ces traditions au sein des corps, n’en déplaise au commandement de notre école d’arme qui a repris par la suite cette responsabilité des traditions et s’est insurgé contre le béret.
Préambule
Avant qu’il ne soit interdit de port, parce que les conditions de mise en place n’avait pas respecté toutes les formes et autorisations, le béret brun-marron avait apporté tous les fruits envisagés en matière de cohésion à ce régiment de traditions « Arme Blindée & Cavalerie » mais ayant une nouvelle mission dans la jeune fonction opérationnelle « Renseignement » et constitué de ce fait de personnel issu de nombreuses armes différentes. Mis en place concrètement en 2005, il avait en fait été instauré dans les faits dès 1999 par les tous premiers chefs de corps du nouveau Régiment Blindé de Recherche du Renseignement, lesquels avaient déjà ressenti tous les avantages qu’ils pouvaient en tirer.[1] Les effets négatifs du retrait sont à la hauteur de la réussite du projet en terme de moral et de fidélisation.
Force est de constater en effet que c’est l’attrait de faire un métier « pas comme les autres » qui justifie principalement la motivation initiale des personnels s’engageant au régiment ou décidant d’y servir au cours de leur carrière. Mais c’est également la découverte de la solidarité propre au métier des armes et la perception d’appartenir à un groupe soudé par une forte identité qui justifie la volonté de renouveler ou non un premier contrat ou de servir dans une garnison pas forcément très favorable en terme de condition militaire. De plus, la spécificité « recherche humaine » de ce régiment et la difficulté de l’exercice de ce métier, exigeant physiquement et psychologiquement, rendent nécessaire une forme de compensation et de reconnaissance assez naturelle, notamment lorsqu’au gré de ses différentes missions le personnel s’aperçoit que tous ceux qui font le même type de métier appartiennent presque exclusivement à des unités d’élite, pour la plupart TAP, avec les signes de reconnaissance, voire les avantages en terme de solde que cela implique. Il ne s’agit pas de réclamer le même type d’avantages, mais les effets observés par la simple instauration du béret brun-marron en 2005 montrent que c’est davantage l’effet de fierté que celui d’avantages financiers qui motive le personnel, [2] ce à peu de frais.
Les effets produits sur l’entité régimentaire ont été à cet égard exemplaires, comme le général Thorette qui ne s’y était d’ailleurs pas trompé et l’avait pressenti lors de son allocution aux chefs de corps en septembre 2002, lorsqu’il s’exprimait en ces mots : « Je veux que vos régiments soient des ensembles humains harmonieux, motivés, soudés, en même temps que des outils de combat sûrs, disponibles et efficaces, tous fédérés par un solide esprit de corps. Je refuse la banalisation des régiments et je veux qu’ils fassent vivre leur identité, leur esprit de corps, leurs références ».
C’est pourquoi, dans l’esprit de la directive relative au port des tenues dans l’armée de terre (002586 DEF/EMAT/LOG/ASH du 26.12.2002), qui s’articule autour de 3 actions majeures :
1) affirmer l’identité de nos armes et de nos formations
2) développer la fierté de porter l’uniforme, signe extérieur de discipline et de cohésion
3) sauvegarder et faire vivre notre héritage historique, dans le respect de la symbolique,
l’idée de promouvoir une coiffure particulière, susceptible de rehausser l’identité du régiment au regard de sa nouvelle mission dans la fonction opérationnelle « Renseignement » nouvellement re dynamisée et en pleine expansion, demeure.
L’idée du béret brun-marron relève d’une logique identitaire et de cohésion fort ancienne, augmentée par les nouvelles missions du régiment exposées supra, qui s’appuie qui plus est sur une référence historique particulière et plusieurs siècles de référence au brun-marron dans l’histoire du régiment mais aussi sur une logique d’emploi qui trouve elle aussi des justifications dans l’histoire moderne de nos forces armées et de celle de nos alliés.
1. La coiffure spécifique une idée ancienne et moderne au 2ème Hussards.
L’idée d’une coiffure spécifique propre au régiment et susceptible de fédérer les énergies, y compris dans les circonstances les plus rudes, est une idée ancienne déjà initiée par une personnalité de référence parmi nos grands anciens, mise en application et ayant déjà porté ses fruits :
« Un jour d’avril 1910, un de mes camarades qui était monté la veille au Concours Hippique, vint trouver le colonel Carles de Carbonnières, commandant le 2ème hussards, alors en garnison à Senlis. Il dit à son chef qu’il avait été abordé, sur le paddock du Grand Palais, par un monsieur de haute taille qui l’avait ainsi interpellé : « Petit, tu diras à ton colonel que si j’avais l’honneur de commander les « Chamborant », je ferais ajouter, au calot bleu ciel de mes hussards, un liseré brun-marron. C’est avec cela qu’on gagne des batailles. J’ai été comme toi lieutenant au 2ème houzards : je suis le général Lyautey ! »
Le colonel de Carbonnières suivit ce conseil et, le 31 juillet 1914, le 2ème Hussards entra en campagne avec les couleurs qu’il avait illustrées, depuis près de cent cinquante ans.[3]
2. Le brun-marron, la couleur du régiment depuis ses origines.
Le brun-marron est la couleur du régiment depuis les origines ou presque (1776) et le fut notamment pendant près d’un siècle, jusqu’à l’uniformisation du début du siècle dernier (1870). Elle perdure depuis, comme en attestent le récit supra mais aussi les couleurs de son insigne et les appellations de tradition.[4]
Outre la légende de l’adoption de cette couleur sur conseil de la Reine Marie-Antoinette par le Marquis de Chamborant, tous les uniformes avec lesquels le 2ème Hussards s’illustra comportaient cette couleur comme couleur principale, notamment lors des cinq premières batailles inscrites sur l’étendard : VALMY, AUSTERLITZ, FRIEDLAND, ISLY, SOLFERINO. C’est sous cette couleur que les hussards du 2ème Escadron ont été anéantis aux cotés de leur frères d’armes les Chasseurs d’Orléans au combat de SIDI-BRAHIM.
L’idée du béret brun-marron tient au fait que la coiffure est pour ainsi dire la seule pièce de l’uniforme qui soit encore spécifique dans nos armées modernes et que pour pouvoir combiner le besoin d’affichage de spécificité lié au métier et à la fonction opérationnelle nouvelle dans lequel le régiment effectue ses missions avec la tradition d’un régiment ayant une histoire de plus de deux siècles et demi, il faut une pièce d’équipement actuelle et moderne plutôt qu’un calot ou bonnet de police qui n’ont plus lieu d’être dans notre armée de terre, hors la tradition seule. Il n’en reste pas moins que ces bonnets de police spécifiques au 2ème Régiment de Hussards ont existé par le passé et faisaient référence à cette même couleur brun-marron, comme le soulignent l’anecdote historique ci-dessus mais aussi les photos de pièces de la salle d’honneur du régiment ci-dessous :
Bonnets de police traditionnels | ||
Garde à l’étendard en calot traditionnel 1945 – Orléans |
3. La logique d’emploi.
Les nouvelles missions du Régiment Blindé de Recherche du Renseignement peuvent justifier le port d’une coiffure spécifique en terme de logique d’emploi : les Hussards de Chamborant au sein de la jeune fonction opérationnelle « Renseignement » armée de régiments issus d’armes diverses, sont les spécialistes de l’infiltration sur les arrières au sein des dispositifs lacunaires en véhicule. Ils sont de plus depuis peu en charge de la désignation dans la profondeur au profit de l’Armée de l’Air (ou d’autres vecteurs) pour la destruction d’objectifs à haute valeur ajoutée dans les dispositifs ennemis.
Si certains régiments des Troupes de Marine aéroportés ont hérité logiquement des traditions SAS parce que nombre de ces unités de la deuxième guerre mondiale ont été mise en place en parachute [5], les unités SAS agissant dans les déserts égyptiens et de cyrénaïque dans la profondeur étaient en revanche infiltrées par véhicule et non en parachute. Elles effectuaient également la destruction dans la profondeur d’objectifs à haute valeur ajoutée. Parmi ces unités du célèbre Colonel Stirling, la compagnie française du Capitaine Bergé.
Dans le même esprit que celui présidant à l’idée du béret brun-marron, le Colonel Strirling avait fait mettre en place un béret blanc pour ses équipes qui suite à la ire de l’état major s’est transformé en béret beige (ou « tan ») moins voyant, une coiffure toujours portée par les SAS Britanniques et depuis 2002, suite à l’adoption du béret noir par l’ensemble de l’US Army en 2001, par les « Ranger » américains issus des mêmes unités à l’origine. Si le personnel du 2ème Hussards n’est pas TAP, ses missions de type LRRP (Long Range Research Patrol) – pour lesquelles il est désigné dans les alertes NRF de l’OTAN – le placent en logique d’emploi dans la lignée de ces unités au béret brun-beige. Cette couleur se rapproche beaucoup du brun-marron retenu par le 2ème Hussards comme en attestent les photos ci-dessous.
Béret SAS actuel | Béret 2ème Hussards 2005 |
Conclusion :
Ainsi, le béret brun-marron combinerait harmonieusement logique d’emploi et tradition régimentaire tout en réglant le problème de valorisation de l’unité dans ses nouvelles fonctions par un signe distinctif fort. Il contribuerait de plus à « ancrer » certaines traditions dans cette jeune fonction opérationnelle « renseignement » qui n’est pas une arme mais a les mêmes besoins identitaires que le reste des unités de l’armée de terre.
Sa (re)mise en place serait facilitée par le stock de bérets existant et une forte demande de la part des officiers, sous-officiers et militaires du rang du régiment qui l’avaient véritablement adopté toutes catégories confondues et en faisaient leur objet de fierté et la marque de leur cohésion interarmes.
Passation de commandement 2005 en présence des autorités civiles et militaires | |
[1] Cf. Pièce jointe n° 4 Lettre N°1213/2ème RH/PC du 24 novembre 1999 sur les traditions en vigueur, du colonel commandant le 2ème Hussards au Général Inspecteur de l’Arme Blindée & Cavalerie.
[2] Une garnison comme Dieuze n’a pas un effet aussi négatif que celle de Sourdun sur le moral et l’attrait du personnel sur le régiment.
[3] Extrait de l’introduction du recueil « le 2ème Hussards par un officier de Chamborant » du chef d’escadrons de Rolland.
[4] Les « frères bruns », appellation liée aux exploits de la Révolution et de l’Empire.
[5] A la suite d’une première expérience de mise en place par parachute ayant tournée à la catastrophe les 16 et 17 novembre 1941, le colonel STIRLING maintint le saut à titre d’épreuve de sélection mais n’utilisa plus jamais ce vecteur d’infiltration (Les commandos du désert – Jean Bourdier. Presse de la Cité 1976).
Source: https://www.amicalechamboranthussards.fr/montereau.html#pajol
La Bataille de Montereau – le 18 février 1814
Par Jacques Bienvenu
Source site « L’art de la Guerre » site de jeux de stratégie.
I. LA SITUATION DES ARMÉES IMPÉRIALES.
Depuis la Campagne de Russie, pour la première fois, l’aigle baisse la tête, la France est envahie, la situation semble désespérée. Napoléon peut-il encore espérer la victoire? L’étau des forces austro-prussiennes ne tardera pas à se resserrer sur Paris. L’Empereur peut-il encore envisager de rejeter ses ennemis au-delà du Rhin ? Napoléon le pense, la plupart de ses Maréchaux en doutent.
Au début de la campagne de France Napoléon croit pouvoir reconstituer ses Armées; les Alliés, en entreprenant une campagne d’hiver, ne lui en laissent pas le temps. Les forces d’invasion franchissent le Rhin en trois masses :
– les Autrichiens de Schwarzenberg par Bâle.
– les Prussiens de Blücher par Coblentz.
– les Suédois et les Russes de Bernadotte par la Hollande.
Un corps autrichien menace Lyon tandis que les Anglais, qui ont chassé Soult d’Espagne, franchissent les Pyrénées. Aux trois armées qui menacent la capitale et qui forment une masse de plus de 250.000 hommes suivis de réserves considérables, Napoléon n’en peut guère opposer que 60.000 dont la plupart sont de jeunes recrues.
L’Empereur, “ chaussant les bottes du général d’Italie ” va longtemps suppléer à l’insuffisance de ses effectifs par des manœuvres d’une rapidité et d’une audace extraordinaires. Il concentre ses faibles forces en Champagne. Le 29 janvier, entre l’Aube et la Marne, il bat les Prussiens à Brienne, le 1er février 1814, à la Rothière, il fait face à une attaque combinée des Prussiens de Blücher et des Autrichiens de Schwarzenberg. Il semble perdu lorsqu’une faute stratégique de ses adversaires vient changer la situation. Les Prussiens et les Autrichiens se séparent pour marcher sur Paris, les premiers par la Marne, les autres par la Seine.
L’Empereur se porte successivement de, l’une à l’autre armée et leur inflige de nombreux échecs. En quatre jours, du 10 au 13 février, il bat quatre fois Blücher, notamment à Champaubert et à Montmirail, il lui prend ou met hors de combat 50.000 hommes et le rejette au-delà de Châlons. Il revient alors contre Schwarzenberg arrivé près de Fontainebleau; vaincus à leur tour à Montereau le 18 février, les Autrichiens reculent en désordre jusqu’à Chaumont, tandis que, dans les régions envahies, les populations, exaspérées par les violences des armées étrangères, commencent à se soulever.
Au regard de cette activité prodigieuse et inlassable de l’Empereur, quelle est l’attitude des Maréchaux ? Tous ces grands chefs de l’armée sont comblés de titres et de faveurs, mais presque tous sont las; ils ne peuvent pas jouir, la plupart du temps, du repos et des splendeurs. Aussitôt une guerre terminée, il faut en recommencer une autre, rechausser les bottes et repartir au combat. Jusqu’à la fin de 1813, l’hostilité des Maréchaux à leur chef ne s’est point manifestée ouvertement. En 1814, dès le début de l’invasion, elle devient moins discrète. Les lieutenants de l’Empereur conservent encore vis-à-vis de leur chef l’attitude de profond respect, mais, entre eux et avec les généraux sous leurs ordres, ils ne se contiennent plus. Chez tous, c’est une mauvaise humeur constante, une obéissance renfrognée, un état d’indiscipline latent prêt à se manifester à la première occasion par des actes.
La situation de ces grands chefs est, il faut le reconnaître, peu enviable. Accoutumés depuis 10 ans à faire, la guerre avec les moyens les plus puissants, ils sont contraints à se battre sans répit à la tête de régiments fantômes. Les corps de 25.000 à 30.000 hommes sont réduits à 6.000, 8.000 hommes… On comprend leur rancœur mais on ne saurait l’excuser quand on compare leur mauvais vouloir à l’abnégation, au don de soi, à la fidélité au devoir des officiers et des soldats du rang.
Certaines des fautes commises ont eu les conséquences les plus néfastes.
Victor a montré, dans la défense de l’Alsace, une inertie scandaleuse. Plus tard, le 18 février 1814, en ne poussant pas vigoureusement sa marche sur Montereau, il fait échouer la manœuvre conçue par Napoléon et qui eût permis de capturer l’avant-garde de l’armée de Bohême forte de 25.000 hommes.
Le Maréchal Oudinot, le 27 février, demeure passif dans son Quartier Général de Bar-sur-Aube et laisse écraser une de ses divisions.
Le 10 février 1814, en n’exécutant pas l’ordre de se porter de Meaux sur Château-Thierry, le Maréchal Macdonald laisse échapper les débris des corps de Sacken et d’York, battus à Montmirail par Napoléon.
Tout en faisant preuve, dans les batailles d’une bravoure surhumaine, le Maréchal Marmont, depuis la capitulation de Soissons trahit déjà secrètement. Certaines de ses négligences sont criminelles. A Laon surtout, dans la nuit du 9 au 1 0 mars, il laisse surprendre les 11 000 hommes de son corps d’armée par les 40.000 hommes d’York et perd 3.900 hommes et 40 pièces de canon.
A certains moments, l’Empereur en éprouve une sorte de désespoir. C’est ainsi que dans la nuit du 18 au 19 février, quand il apprend que la défaillance du Maréchal Victor à Montereau, a permis à l’avant-garde de Schwarzenberg d’échapper, il est saisi d’une véritable fureur et, dans le château de Surville où il a établi son Quartier Général, il s’écrie :On ne m’obéit plus ! On ne me craint plus ! Il faudrait que je fusse partout à la fois !
La Bataille de Montereau 18 février 1814
II. LA BATAILLE DE MONTEREAU.
1) Les opérations du 5 au 13 février 1814
La situation de Napoléon semble désespérée ; les Prussiens de Blücher marchent sur Paris par la vallée de la Marne tandis que les Autrichiens de Schwarzenberg avancent par la vallée de la Seine. L’Empereur est vainqueur des Prussiens à Champaubert le 10 février. Mais il faut contenir l’Armée autrichienne sur la ligne de la Seine; pour cela le Général Allix défend Sens; le Maréchal Victor défend le passage de Nogent, le Maréchal Oudinot le passage de Bray tandis que Pajol installe son Quartier Général à Fossard et organise la défense de Montereau.
Mais le 10 février, Allix doit abandonner Sens, ce qui découvre Bray et Montereau; par suite d’une faute d’Oudinot le pont de Bray défendu seulement par deux compagnies de Gardes Nationaux est pris par l’ennemi, ce qui amène Victor a abandonner Nogent-sur-Seine. A partir du 10 février, le Maréchal Oudinot qui commet plusieurs fautes tactiques se trouve dans une position difficile; il livre des combats à Cutrelles et à Luisetaines le 13 février ; il est renforcé par les troupes de Victor tandis que le Maréchal bavarois de Wrède établit son Quartier Général à Donnemarie-en-Montois.
L’ordre de la retraite est donné le 13 février; Oudinot se replie sur Nangis, il donne l’ordre au Général Pajol d’évacuer Montereau et de se replier sur Nangis ou Melun. Le 13 février, à 9 heures 30, l’évacuation commence à la grande stupeur des habitants qui essaient d’empêcher la rupture des ponts. Mais bientôt, deux formidables explosions retentissent, c’est la rupture du pont d’Yonne, puis celle du pont de Seine, cette dernière est d’ailleurs incomplète. Le 13 février au soir, les feux de bivouac de l’ennemi brillent du côté de La Brosse-Montceaux et c’est avec un sentiment de crainte que s’endorment les habitants de Montereau, dans la nuit claire et étoilée, car depuis le début de la Campagne de France la brutalité des Prussiens, des Bavarois et des Wurtembergeois est devenue légendaire.
2) Les opérations du 14 au 17 février 1814
Le Général Pajol se replie sur Le Châtelet-en-Brie, puis au-delà de Melun à Cramayel. Le 14 février, la division autrichienne du Général Hardegg entre dans Montereau, le pillage de la ville et des communes environnantes commence et on ne compte pas les viols, les incendies et les destructions de toutes sortes. Le 16 février, l’affolement se manifeste chez les Alliés qui apprennent la marche de Napoléon sur Montereau, le 17 février l’Empereur ordonne l’offensive.
Les forces du Maréchal Victor avancent en direction de Montereau, mais le 17 au soir, le Maréchal commet une lourde faute en établissant son quartier général à Montigny-Lencoup, en arrêtant son infanterie à Salins, alors qu’il lui aurait été sans doute possible de forcer le passage des ponts de Montereau le soir même.
Le même jour, Pajol qui a repris sa marche en avant, s’arrête au Châtelet-en-Brie.
3) La journée du 18 février 1814
La matinée : Les ordres de Napoléon
Napoléon se trouve au château de Nangis ; le 18 à 3 heures du matin il reçoit le courrier de Victor qui lui annonce que le Maréchal n’a pas quitté Montigny. L’Empereur est irrité. Le Maréchal Berthier, prince de Wagram, expédie une lettre de Nangis à 3 heures 30 du matin. Il donne, au Maréchal Victor, l’ordre de porter ses troupes sur Montereau, l’infanterie stationnée à Salins devra se mettre en route vers 6 heures. L’ennemi a évacué Donnemarie-en-Montois, Provins, il est en fuite et il faut rétablir au plus vite les ponts de Montereau.
A 7 heures, le Maréchal Victor sera encore, au château de Montigny et il demandera à l’Empereur l’autorisation de se retirer chez lui. Il ne recevra qu’une réponse rageuse de Napoléon. Napoléon croit que le gros des troupes ennemies s’est retiré sur Bray; il pense rejoindre le Maréchal Macdonald tandis que Ney et le Grand Quartier Général se rendront à Nangis. Pendant ce temps, Victor et Pajol devront anéantir les Wurtembergeois retranchés à Montereau et rétablir les ponts de Seine et d’Yonne, tandis que Napoléon, la Garde et Macdonald couperont en deux l’Armée de Bohême avant sa retraite sur Troyes.
Napoléon donne des ordres pour que le Maréchal Oudinot et le Maréchal Kellermann arrivent à Provins. A 7 heures du matin, la Garde Impériale, comprenant la cavalerie, l’artillerie et l’infanterie du Général Friant, se met en route pour Villeneuve-les-Bordes où Napoléon doit la rejoindre. L’Empereur a alors la certitude de pouvoir rejeter l’ennemi hors de nos frontières, il quitte Nangis à 9 heures pour Villeneuve-les-Bordes, il fait un temps d’hiver splendide, il gèle, l’air est vif et transparent, le ciel est d’un bleu pur.
Position des Wurtembergeois à Montereau
Le Prince Royal de Wurtemberg est logé chez M. Jauvet, premier adjoint au Maire de Montereau; il a environ 18.000 hommes sous ses ordres. L’aile gauche de son armée s’appuie sur les Ormeaux, au milieu des jardins et des vignes; le centre s’établit en avant de Surville, puis en deuxième ligne dans le château et le parc; l’aile droite s’établit de Forges au hameau de Gardeloup.
La marche de Pajol
A 4 heures du matin, le Capitaine Biot, officier d’ordonnance de Pajol, va donner l’heure de départ aux Généraux Coëtlosquet et Jacques Delort. La brigade Delort marche en tête. Ce sont 1.400 cavaliers et 4.550 fantassins avec 16 canons qui s’avancent en direction de Valence-en-Brie. Le Général Pajol a la certitude que Victor occupe Montereau. Il pense donc que le territoire est libre entre Montereau et Le Châtelet, il marche sans éclaireurs et compte sur les chasseurs à cheval de Delort. Le bois de Valence est libre, mais à 8 heures, en sortant de la forêt, il reçoit les premiers coups de canon wurtembourgeois. Les gendarmes garnissent la lisière du bois, l’ennemi les accable pendant que Pajol prend les dispositions de combat entre Plat-Buisson et Forges. Il faut tenir ferme, tel est l’ordre de l’Empereur. Vers 11 heures, le Maréchal Victor attaque de Courbeton aux Ormeaux tandis que le Corps du Général Gérard doit déboucher de Forges.
Libération de Fontainebleau et de Moret
Les troupes des Généraux Allix et Charpentier entrent à Fontainebleau, occupent Moret, tandis que le Général autrichien Hardegg se retranche derrière le canal du Loing. Il fait canonner Moret des hauteurs de Saint-Lazare. Cette situation empêche Allix de franchir le canal et de se jeter à Fossard sur le flanc des Wurtembergeois.
Infructueuses attaques du Maréchal Victor
Le Général Châteaux, gendre du Maréchal Victor, quitte Saline à 6 heures du matin. La fusillade s’engage près des fossés de Forges, les combats sont acharnés, à deux reprises les Français sont chassés du village de Forges; le Général Duhesme progresse vers la route en direction de Courbeton. A 9 heures, une colonne de Duhesme arrive à Courbeton après avoir pris Saint-Germain-Laval. Des combats ont lieu dans le parc de Courbeton, les ennemis se retirent sur Saint-jean-de-Courbeton. Deux premières attaques sur Saint-Jean et Les Ormeaux ne décident pas du succès.
Le Général Châteaux parvient à la ferme de Saint-Martin tandis que Duhesme attaque les Ormeaux. Le Général Châteaux arrive à se glisser dans le faubourg Saint-Nicolas, mais une balle lui fracasse le bras droit à l’entrée du pont. Il est transporté immédiatement dans la boutique d’un épicier de la rue de Provins. Après cet accident, on note un flottement dans les rangs français et l’ennemi se ressaisit. Vers Il heures, le prince royal de Wurtemberg quitte son logement en ville et se porte à Surville où, sous la protection d’une roche calcaire, il expédie les ordres
Halte de Napoléon à Villeneuve-les-Bordes
A son arrivée à Villeneuve-les-Bordes, la colère de l’Empereur éclate. Il destitue le Général Guyot et le remplace par le Général Exelmans à la tête de la grosse cavalerie de la Vieille Garde. Il reçoit les nouvelles de Montereau, reproche à Victor sa halte prématurée de la veille, sa lenteur coupable dans l’attaque; il destitue Victor et le remplace à la tête du 2ème Corps par le Général Gérard. Napoléon, furieux de ne pas entendre le canon de son armée, part pour Montereau.
L’après-midi : le Général Gérard remplace Victor Il arrive par Forges vers midi, il prend aussitôt la direction du combat. Il fait replier l’infanterie de Duhesme, mal engagée et dirige 60 pièces d’artillerie contre les Wurtembergeois. Pendant ce temps, dans Montereau, l’ennemi avance ses réserves. Le gros de l’infanterie française couronne les sommets des Ormeaux à Surville; une vigoureuse action du Général Gérard assure aux Français une position avantageuse à 2 heures de l’après-midi.
Le Général Pajol s’empare des Ormeaux L’attaque de Gérard permet aux cavaliers de Delort de progresser; jusque là ils étaient retenus vers le Dragon Bleu. Ils sont suivis par les Gardes Nationaux Bretons et les Gendarmes à pied d’Espagne. Ils esquissent un mouvement tournant au sud des Ormeaux, mais cette manœuvre déclenche une vive réaction des Autrichiens. Peu avant 14 heures, l’aile gauche de Pajol chasse les Wurtembergeois des Courreaux et de la ferme de Plat-Buisson, puis elle se heurte au petit parc des Ormeaux où se trouve une haie-vive bien défendue. Pajol allait se précipiter en tête de la colonne pour l’enlever quand M. Moreau, maire, de Montereau, lui enseigne deux sentiers latéraux permettant de tourner cette position. Les Ormeaux sont au pouvoir des troupes de Pajol et les Wurtembergeois coupés de leur retraite. A ce moment, le Prince Royal de Wurtemberg abandonne le champ de bataille et s’en va par la route de Bray. Pajol mitraille les masses ennemies dans le faubourg Saint-Nicolas, l’encombrement est extrême au pont de Seine.
Napoléon sur le champ de bataille
Vers 15 heures, Napoléon arrive, la cavalerie de la Garde l’avait précédé. Dans toutes les unités s’élèvent les cris de Vive l’Empereur !
. L’épouvante gagne rapidement les Autrichiens, certains prennent la fuite en criant Napoleone !
.
L’Empereur fait ralentir la marche et forme quatre colonnes d’attaque dont l’objectif est le plateau de Surville et Montereau
1) la colonne Pajol qui doit gagner du terrain avec la cavalerie
2) une colonne qui part des Ormeaux;
3) une colonne en direction du château de Surville;
4) une colonne sur le chemin de Salins et la vallée de la Seine (elle doit attaquer l’aile droite du 4ème Corps Wurtembergeois).
La Garde est tenue en réserve devant Laval, à la hauteur de Forges. En face se trouvent les Autrichiens, au centre (brigade Schaëffer), les bataillons Wurtembergeois sont placés aux ailes. Beaucoup de fuyards cherchent déjà à passer les ponts, des hussards audacieux de la brigade Subervic sabrent les fuyards jusqu’à la coupée du pont d’Yonne, mais ils sont obligés de se retirer. Un officier supérieur et seize pontonniers autrichiens se rendent sur le pont d’Yonne pour couper les bordages qu’ils avaient placés à leur arrivée au-dessus de la rupture du pont, ils scient un plat-bord et tombent dans l’Yonne comme une grappe humaine; d’ailleurs le passage de la masse des fuyards rend la destruction des bordages impossible.
Le Général Gérard coupe et culbute les Autrichiens de Zach et Colloredo défendant Surville, tandis que les chasseurs de la Garde descendent en trombe, taillent en pièces, ou font prisonniers les Autrichiens.
La charge de Pajol
Il n’est pas encore 4 heures. Le Capitaine Biot, aide de camp de Pajol, aperçoit l’ennemi traversant Montereau au pas de course pour opérer sa retraite sur Fossard. Le Capitaine rend compte au Général Pajol. Celui-ci, excellent Général de cavalerie, voit immédiatement le parti qu’il peut tirer de cette retraite : prendre les ponts avant que les Wurtembergeois, les ayant repassés, ne puissent se rallier et les détruire. Le Capitaine Biot transmet au Général Delort l’ordre de charger, tête baissée, sur les ponts, Pajol suivra avec deux autres brigades, celles des Généraux Coëtlosquet et Grouvel.
Beaucoup de ces cavaliers sont inexpérimentés, ce sont des apprentis, de jeunes conscrits ayant fait quinze jours à Versailles, ce qui fait dire au Général Delort : je crois, en vérité, qu’on perd la tête, de me faire charger avec de la cavalerie pareille
. Il fallait une véritable audace pour lancer au galop dans une pente dangereuse une telle avalanche humaine, cependant le Général Delort en tête de son premier peloton fait des prodiges. Le Général Pajol vient en tête des deux autres brigades, il porte le bras gauche en écharpe, souffrant encore de la blessure qu’il a reçue à Wachau le 16 octobre 1813. Toute la colonne tourne à droite et s’engouffre avec une rapidité folle sur le pont de Seine, c’est une masse terrible de cavaliers sabrant, de chevaux emballés, fous de douleur sous l’étreinte de l’éperon. Deux cavaliers seulement sont mortellement blessés. Delort a crevé les bataillons autrichiens et wurtembergeois, il franchit le pont d’Yonne, la déroute est à son comble. Pajol arrive sur le pont de Seine au moment où une mine éclate, les Wurtembergeois ouvrent le feu sur la cavalerie, le cheval de Pajol est tué sous lui et le Général contusionné. Le Général Grouvel se jette sur la route de Bray tandis que Pajol et Coëtlosquet rejoignent Delort dans Montereau, c’est une charge héroïque qui s’arrête à l’entrée de la chaussée des Arches.
Du haut de Surville, Napoléon applaudit à cette brillante et victorieuse charge qui lui conserve intacts les ponts de Montereau. Il s’écrie : Il n’y a plus que Pajol dans mes Généraux pour savoir mener de la cavalerie
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Déroute des Alliés
Une pièce de fort calibre installée sur le cavalier de Surville tire six coups seulement sur le gros des ennemis ralliés dans la plaine de Saint-Maurice, l’ennemi se trouve ensuite hors de portée. Napoléon pointe lui-même une des pièces appartenant à deux batteries d’artillerie légère de la Garde qui prennent en enfilade la route de Fossard, les boulets ricochent sur le pavé et font d’assez gros ravages (15 à 20 hommes sont tués). Les habitante de Montereau aident à chasser les ennemis de la ville et ne font pas montre de la moindre pitié. Le Maréchal Lefebvre charge dans la plaine de Saint-Maurice, mais il est battu en front par une grêle de boulets. Cette charge permet toutefois aux chasseurs à pied de la Garde de s’infiltrer. La cavalerie française poursuit les Wurtembergeois jusqu’à La Tombe, dans leur retraite les soldats wurtembergeois tuent, brûlent, pillent tout sur leur passage. Le 28 Corps de Gérard et la Garde Impériale traversent Montereau et poursuivent l’ennemi jusqu’à Fossard. Dans Montereau le désordre est à son comble et on note l’arrivée de traînards, de maraudeurs qui suivent l’Armée.
La nuit du 18 au 19 Napoléon établit son quartier général au château de Surville. Peu après 5 heures du matin, il expédie les ordres pour les mouvements de l’Armée; il ordonne à Oudinot (entre Nogent et Provins), à Macdonald (Bray), à Ney (Nangis), de passer les ponts à Montereau. La cavalerie de Pajol pousse en reconnaissance vers Ville-Saint-jacques, mais le Général autrichien Hardegg, à la faveur de la nuit, réussit à battre en retraite par Dormelles, Voulx, Blennes, Pont-sur-Yonne et Sens.
Les Wurtembergeois se rallient aux environs de Bray; les Bavarois à Bray et les Russes, à Nogent, se retranchent derrière le fleuve. Le but de Napoléon n’est pas vraiment atteint; indécise, la bataille de Montereau laisse l’orage se reformer sur la Seine.
4) Après la bataille (19 et 20 février 1814)
Dans la nuit du 18 au 19, Napoléon dort peu au château de Surville. Dès 3 heures du matin, il dicte plusieurs lettres au Maréchal Berthier, prince de Wagram. Peu après il expédie les ordres pour les mouvements de l’armée, signalons au passage, que l’erreur de Napoléon est peut-être de perdre deux jours pour faire passer tous ses Corps à Montereau au lieu de suivre la Seine sur sa rive droite et de forcer le passage à Bray et à Nogent.
Blâmes aux Généraux
Il adresse un blâme au Général Dijeon, toutefois il déchire la lettre de reproches après avoir entendu le Général Sorbier. Puis il a un tête-à-tête dramatique d’une, heure avec le Maréchal Victor qui arrive à l’attendrir en évoquant les souvenirs d’Italie et le nom de son gendre, le Général Châteaux. Le Maréchal Victor obtient son pardon et reçoit le commandement de, deux divisions de Jeunes Gardes stationnées à Fontainebleau.
Napoléon à Montereau
Le 19 au matin, il passe une petite revue sur le marché au Blé. L’Empereur manifeste son mécontentement à l’égard de la pusillanimité des habitants de Montereau qui portèrent du vin, de l’eau de vie, du sucre, du café, des couvertures aux soldats ennemis, avant même, dit-il, que ceux-ci en demandassent. L’adjoint au maire, M. Jauvet, qui parle des pertes et des sévices subis par les habitants de Montereau, s’entend dire par Napoléon : Comment oser vous plaindre? Vous ne savez que lécher les bottes de l’ennemi! Vous n’avez que ce que vous méritez !
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Mouvement des Troupes
Le mouvement des troupes se poursuit toute la journée du 19. Le Général Pajol, fatigué par ses blessures, demande à se retirer, l’Empereur le fait Grand-Croix de la Légion d’Honneur et l’autorise à se soigner pendant 15 jours à Paris. Ensuite il reviendra à l’armée où Napoléon lui donnera un grand commandement. Du côté autrichien, le Général Schwarzenberg précipite sa retraite sur Troyes.
Les récompenses
A la suite de la bataille de Montereau, Napoléon attribue un grand nombre de Croix de la Légion d’Honneur ; le Général Delort, qui s’est fait remarquer par sa magnifique, charge, est promu “ divisionnaire ”.
Les services de santé
Le célèbre chirurgien Larrey, chirurgien en chef de la Garde Impériale, a la responsabilité. de 370 blessés dont 30 blessés très graves; il procède à un assez grand nombre d’amputations. Le Général Châteaux refuse de se laisser opérer (une amputation du bras était nécessaire ; il meurt à Paris, des suites de sa blessure, le 18 mai 1814 à l’âge de 35 ans. Les Autrichiens et les Wurtembergeois laissent sur le champ de bataille 4 drapeaux, 15 canons, 1.430 hommes, tués ou blessés, dont 56 officiers, et 3.415 prisonniers.
Le bulletin
Le bulletin est adressé à l’impératrice, il résume les événements du 18.
Napoléon à Fossard
Le 20 février au matin, l’Empereur se rend à Fossard. Il fait allumer un feu de bivouac et a un entretien avec le Général Pajol qui revient à Montereau après avoir adressé ses adieux à ses troupes stationnées à Varennes.
Napoléon quitte Montereau
Le dimanche 20 février, à 11 h. 30, Napoléon quitte la ville. Toutes les troupes restant à Montereau s’éloignent en direction de Sens, Bray et Donnemarie-en-Montois.
Pertes des habitants
Les pertes matérielles ont été sensibles par suite du stationnement des troupes ennemies et françaises et de la bataille elle-même. Les communes de La Brosse-Montceaux, Cannes. Varennes, Forges, ont particulièrement souffert. La ville de Montereau a surtout été éprouvée dans le faubourg Saint-Nicolas.
III . CONCLUSION.
Le 20 février 1814, Napoléon dit au Général Charpentier, en parlant de, ses ennemis : Nous ne les verrons plus d’ici le Rhin
. Napoléon peut-il réellement le penser ? L’irrésolution de certains de ses lieutenants est grande, d’autres accumulent les fautes. Allix permet à Moret la retraite des Autrichiens de Hardegg par Villecerf et Voulx, Macdonald perd trois jours pour passer la Seine à Montereau. Sans doute Napoléon aurait peut-être pu détruire l’Armée autrichienne sur Chaumont et Langres avec un peu de chance, de résolution et de promptitude. Mais la chance échappe au grand Capitaine. Si les soldats font leur devoir, il n’en est pas de même des Maréchaux et de certains Généraux, Victor est las de la guerre, le vieil Augereau s’immobilise à Lyon et Marmont trahira bientôt à Essonne. Enfin, Napoléon lui-même, pour continuer la guerre doit lutter contre ses ministres. La France veut la paix. La Nation, n’étant plus unanime dans la volonté de vaincre, abandonne ses chances de victoire.
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